L’insuffisance d’infrastructures scolaires demeure problématique à Madagascar surtout en zone rurale. Malgré les efforts menés dans la construction de nouveaux bâtiments, l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande en constante augmentation.
Dans plusieurs localités de la Grande île, les salles de classe se résument à des constructions de fortune. C’est le cas pour l’Ecole primaire publique (EPP) Betsako dans la Circonscription scolaire (Cisco) Mahajanga II. Située à 34 km de la ville de Mahajanga, le danger que représente l’état de dégradation avancée des murs de cette école, avec sa toiture en paille, contraignent les responsables à interrompre les cours pendant la saison pluvieuse pour prévenir les risques d’effondrement. Son cas n’est pas isolé, le chef de service de l’éducation fondamentale auprès de la Direction régionale de l’éducation nationale (DREN) Boeny, Mamisoa Antoine, a également peint la triste réalité du déficit des infrastructures scolaires durant une descente sur les lieux. « Toutes les communes des six circonscriptions scolaires de Boeny disposent déjà de collèges et lycées publics, mais leurs effectifs n’arrivent pas encore à répondre aux besoins des élèves. A l’exemple de celui-ci, le cas du CEG Bemarivo dans la Cisco de Marovoay qui ne dispose que deux salles de classe pour les cinq sections obligeant les responsables à réduire le volume horaire des cours et d’organiser des séances de rattrapages tous les mercredis ou samedis », déplore-t-il avant d’enchaîner « les responsables du lycée Manaratsandry, toujours dans cette Cisco sont contraints d’emprunter trois salles supplémentaires au bureau de la Commune faute d’infrastructure ».
Mesures d’accompagnement. Pour y remédier, l’Etat est en train de mettre en place des écoles « manara-penitra » comme ce fût déjà le cas pour celle d’Amborovy. Chaque DREN dispose également d’une cartographie pour l’identification des besoins en infrastructures dans chaque Cisco. 47 EPP sont opérationnelles sur tout le territoire national pour cette nouvelle année scolaire 2021-2022. Grâce à l’appui de ses partenaires techniques et financiers comme l’UNICEF, deux salles de classe, des cabines de latrines ainsi qu’un terrain de sport ont pu être construits au CEG Betsako. « Auparavant, nous enregistrions une cinquantaine d’élèves, mais avec cette nouvelle infrastructure nous avons pu en accueillir jusqu’à 182. Sachant que l’infrastructure de qualité aide les élèves à réussir dans leurs études », selon à son tour la directrice de ce CEG, Vony Ravoavison.
Narindra Rakotobe
