- Publicité SW45 -
dimanche, avril 28, 2024
AccueilCultureCafé littéraire : La circoncision sous le prisme politique avec Jacqueline Ravelomanana

Café littéraire : La circoncision sous le prisme politique avec Jacqueline Ravelomanana

La professeure titulaire Jacqueline Ravelomanana, durant sa communication sur les « Pratiques et symboliques : la circoncision à Madagascar »

Une bien belle présentation intitulée« Pratiques et symboliques : la circoncision à Madagascar » avec la professeure titulaire à l’université d’Antananarivo, Jacqueline Ravelomanana, samedi au Musée de la photo.

Quand la douleur, la circoncision s’érige en institution politique, social, juridique et économique. Il n’y avait alors rien d’incongru à ce que ce soit une femme, la professeure titulaire Jacqueline Ravelomanana qui a évoqué ce sujet durant le café-théâtre « Pratiques et symboliques : la circoncision à Madagascar » samedi matin au Musée de la photo à Anjohy. Elle a dressé une fresque entre histoire, anecdotes, commentaires… combinée avec un certain humour, de ce « rite de passage » ancestral. Par exemple, lors de son intervention, elle a reconnu un moment ses limites, « Je ne sais pas si c’est douloureux ». L’assistance en rit, sauf que la gente masculine présente se tortillait quelque peu sur leur chaise.

Une assistance où se trouvaient des éminences comme le président de l’Académie Nationale, Raymond Ranjeva, le président de l’Université d’Antananarivo, Mamy Ravelomanana, Michèle Rakotoson, écrivaine… Parler de circoncision, il fallait oser puisque tout a été presque évoqué à ce sujet.Pour la professeure Jacqueline Ravelomanana, la mise en relation avec « le rôle politique » ouvre d’autres perspectives. Avec ce rite, Andrinampoinimerina« va ériger la circoncision, de fête familiale en fête de l’Imerina historique ». Pour ce faire, le monarque l’a « réorganisé » pour en faire une fête ethnique dont la dératisation en a été un acte symbolique fort et collectif.

Reliée au monde. Du temps des royaumes, la circoncision était aussi une forme de passeport social. Selon toujours la professeure, ceux qui n’étaient pas circoncis « n’étaient pas un être humain. La circoncision permettait de vous marier… mais aussi d’accéder à un emploi public ». Continuant dans sa présentation sur les retombées fiscales de cette opération du prépuce, la professeure a ensuitepoursuivi sur l’aspect social et juridique. Presque dans tout Madagascar, le poids de ce rituel semble être le seul garant d’une trajectoire acceptée, et selon la loi, de l’individu mâle. « Dans la mentalité Sakalava, l’homme non circoncis ne peut pas exister… ».

A l’entendre, on pouvait imaginer l’organisation sociale dont était déjà capable la société de l’époque. Sans toutefois soulever, le rapport du Malgache avec la douleur. Du moins, elle a cité Radama II qui a été circoncis à 15 ans. Suite au traumatisme, ce dernier a ordonné que ce soit facultatif, causant l’ire des gardiens de la morale. Tout autant, cela pouvait être lu comme les premiers signes du non immuabilité de cette tradition. Quoi qu’il en soit, elle a survécu depuis des siècles. « Aujourd’hui, les Malgaches de la diaspora reviennent de plus en plus à la tradition », souligne Jacqueline Ravelomanana. Avec le souffle mondial de l’affirmation identitaire, dont les extrêmes sont parfois les pièges malheureux, les Malgaches sont également partie prenante en l’inscrivant dans leur chair. La circoncision reste et restera toujours une fête familiale que ce soit à Madagascar ou ailleurs.

Maminirina Rado

- Publicité Google Ads -
Suivez nous
276,361FansJ'aime
4,243SuiveursSuivre
611AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici