
A Madagascar, les initiatives d’expansion des terres agricoles viennent grignoter les superficies forestières, aggravant ainsi le phénomène de déforestation.
Les conclusions du rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) sont sans appel : l’utilisation des terres influe grandement sur le changement climatique. Ce rapport indique que la population mondiale utilise près des trois quarts (72%) de la surface totale des terres non recouvertes de glace, et ce, en grande partie, de manière nondurable. De même, l’utilisation des terres produit 23% des émissions totales de gaz à effet de serre causées par les activités humaines qui se traduisent par la conversion des forêts et d’autres écosystèmes clés pour l’agriculture et l’élevage industriel du bétail, causant ainsi une déforestation avancée. Ces activités humaines constituent une pression sur la planète, exacerbée par le changement climatique, lequel augmente la dégradation, la perte de biodiversité et l’insécurité alimentaire. Par ailleurs, le secteur de l’agriculture est responsable de 75% de la déforestation dans le monde. Or, jusqu’à 30% des aliments produits au niveau mondial ne sont pas consommés, alors que 810 millions de personnes sont malnutries.
Madagascar est touchée de près par cette problématique de l’utilisation des terres. En effet, la principale cause de la perte des forêts est la conversion de celles-ci en terres agricoles. Selon WWF Madagascar, la Grande Ile devra rectifier le tir et utiliser de manière optimale les terres cultivées, tandis que l’expansion des terres agricoles devrait se faire de façon concertée et bien réfléchie afin d’assurer une production durable respectant la nature, sachant que la population malgache est en forte croissance : plus de 55 millions en 2050 selon l’estimation des Nations unies.
Transformation urgente. La solution réside ainsi dans une agriculture respectueuse de l’environnement. Selon le rapport du GIEC, les meilleures options pour casser le cercle vicieux entre le changement climatique et l’utilisation des terres tendent vers la préservation de la biodiversité restante, la restauration des espaces naturels dégradés tout en assurant la sécurité alimentaire. « Les mangroves contribuent à accroître la résilience au climat, tout en fournissant une gamme de services écosystémiques aux communautés locales. La restauration des paysages forestiers permet le retour des sources d’eau et aide à fertiliser les sols », explique WWF. Ainsi, ce récent rapport du GIEC met en avant une piste de solution dans la mesure où l’utilisation des terres contribue actuellement au changement climatique. Un réajustement, voire une transformation urgente de l’utilisation des terres s’impose.
Recueillis par Hanitra R.