
Le régime veut que l’opposition se fasse mesurer sa force lors d’une élection.
Le Premier ministre veut que l’opposition patiente pour les prochaines échéances électorales si elle veut prendre le pouvoir. Parce que les dés sont déjà jetés et les urnes ont déjà parlé, estime le chef du gouvernement. Il n’est plus temps de fomenter des coups et « il faut respecter le choix du peuple », a-t-il lancé lors du discours à l’occasion de la commémoration de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, hier à Ambohijatovo Avaratra. « Le pays a, non seulement, fait le choix démocratique, depuis 2018, mais aussi, choisi la bonne gouvernance et la liberté comme principes », a-t-il martelé.
Pouvoir. L’opposition met la pression sur le régime et fait monter d’un cran la tension politique, et ce depuis qu’elle a organisé le dernier meeting d’Imerinkasinina. Mais le régime ne se laisse pas également faire devant la détermination des partisans de Marc Ravalomanana et de Hery Rajaonarimampianina à faire vaciller le pouvoir. On accuse les opposants d’une velléité manifeste de déstabiliser le régime. Et à plusieurs reprises, depuis janvier, le chef du gouvernement parle de troubles qui sont en train de se tramer et qu’il dénonce avec véhémence.
Mesures. Les forces de l’ordre, quant à elles, sortent également ses griffes et mettent en garde. Hier, en marge de la cérémonie à Ambohijatovo Avaratra, le secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie, Richard Ravalomanana, a promis de prendre « des mesures appropriées contre les fauteurs de troubles ». Et « ceux qui tentent de porter atteinte à l’unité de l’armée » risquent gros, a averti le ministre de la Défense nationale, Richard Rakotonirina. L’armée, d’ailleurs, et dans son histoire, a déjà fait preuve de son « efficacité », a vanté Christian Ntsay. « Grâce aux efforts déployés par les forces de l’ordre, on a pu réduire, depuis 2018, le taux d’insécurité au pays », a souligné le chef du gouvernement.
Cérémonie. Hier a été une occasion pour le gouvernement de célébrer le 46ème anniversaire de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava. Une cérémonie a eu lieu à Ambohijatovo Avaratra sous l’égide du Premier ministre, Christian Ntsay, avec la présence de certains membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, le ministre de la Sécurité publique, Fanomezantsoa Randrianarison. Des parlementaires ont également assisté à ce rendez-vous, dont, entre autres, le vice-président du Sénat, Nicolas Rabemananjara.
Rija R.