Peut –on dire déjà « Et après » ?
Les grands de ce monde, en particulier les économistes, spéculent déjà sur la situation économique de la planète après la pandémie de Coronavirus. Est-ce faire preuve de légèreté de dire qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge, et qu’il vaut mieux qu’on se concentre d’abord sur cette maladie ? Les contradictions sur ce qu’elle est, sur son évolution et surtout comment l’arrêter, sont encore si denses qu’à l’heure actuelle, personne ne peut dire si le virus va rester en son état actuel, si les prétendus pics sont réels et s’ils présagent une inflexion de la courbe, et que l’on aboutira sur la situation d’avant sa propagation. Si c’était vrai, l’on peut effectivement être en mesure de prendre des décisions et entreprendre des actions pour le futur.
Mais hélas, les publications contradictoires alimentées par ailleurs par des « inédites », faisant état par-ci par-là de conspiration, de complot international ne font qu’embrouiller les esprits du commun des mortels. Tant et si bien, que personne n’est à même de présager l’avenir. Bien sûr, l’homme n’est qu’un petit point dans l’axe du temps si l’on fait référence à ces grandes épidémies épisodiques tous les cent ans; mais l’instant présent nous commande de nous concentrer sur ces milliers de morts journaliers. Ne peut-on maintenant, et tous les moyens sont là, pour obtenir une synergie des efforts trop éparpillés et trop dissemblables pour venir en priorité à un objectif pourtant commun de celui d’anéantir ce satané virus, et de faire en sorte d’éviter que de tel phénomène ne se renouvelle pas ?
En fait, ces questions ne concernent, plus l’occident, qui, avec des signes jugés « encourageants » font un déni du Covid- 19 et de ses traumatismes et les plans de relance vont bon train, Plan Marshall ou plan de relance qui se résume en ceci « Il faut dorénavant travailler plus pour retrouver le niveau d’emploi d’avant et hors de ce mot d’ordre point de salut ! ». Malgré les incantations d’une nouvelle forme de mode production tenant compte de l’environnement, entre autres, la pensée unique de la survie d’abord semble dominer. Et en dépit des signes de résurgence du virus en Chine, la doctrine productiviste semble enclencher un regain de puissance.
Pendant ce temps, chez nous, on emboîte le pas aveuglément aux démarches d’ailleurs, c’est-à-dire celui des pays riches. On fait fi des statistiques qui ne présagent aucune amélioration de la situation, et l’on ne se contente de cogiter sur « l’après », alors que le « maintenant » n’est pas encore résolu, d’ailleurs, il n’a pas été même cerné quand on a simultanément le paludisme, la dengue et le covid-19 à combattre.
A-t-on pensé, un moment seulement, pourquoi l’Étranger montre tant d’empressement à rapatrier ses compatriotes ? Ou par manque de confiance en notre système sanitaire parce que redoutant encore une embellie du mal ? Ou parce que comme disent les prévisionnistes français, cette pandémie va démontrer la défaillance des Etats fragiles comme le nôtre, et va entraîner nécessairement un chamboulement au niveau de la gouvernance et qu’il vaut mieux rapatrier, attendre et voir (et préparer le remplacement !!!).
M.Ranarivao