Il a fallu attendre près de cinquante sept ans après l’indépendance pour voir un Malgache à la tête d’une organisation intégralement continentale. Il y a bien eu Jules Razafimbahiny prendre la destinée de l’OCAM, l’Organisation Commune Africaine et Malgache, mais cette structure n’avait pas de compétence dans une grande partie du continent surtout chez les anglophones. Ou Maurice Rajaofetra, tenant longtemps les rênes de l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne) une agence partiellement panafricaine, et la liste s’arrête là. A croire que notre visibilité devient petit à petit opaque pour les autres à mesure que notre économie décline et que notre situation politique joue le yoyo.
Puis ce jour de mars 2017, comme par enchantement la lumière de Madagascar éblouit le continent, réveillant la fierté de tout un peuple trop longtemps sevré de voir un de ses fils porter haut son flambeau .La Grande Ile a été considérée autrefois comme le « Quartier Latin » (l’intellectuel) de l’Afrique, la voilà de nouveau réhabilitée. Les Malgaches ont toujours pudiquement voulu marquer leur particularité en Afrique et les voilà maintenant représentés au firmament de ce continent. Rien que pour cela, Merci Ahmad !
« Ce que j’ai fait, aucune bête ne l’aurait fait » avait écrit Antoine Saint -Exupery après avoir échappé, après des efforts surhumains à la mort, suite à un crash d’avion dans la cordillère des Andes Et de sa ville natale Tambohorano jusqu’au fauteuil de Président de la Confédération Africaine de Foot-Ball, que de chemins parcourus , que d’embûches évitées par Ahmad, Il peut s’en vanter en vrai « mahery vintana»,d’avoir fait autant ,à croire qu’il soit né sous le signe « Alakaosy » . On peut dire ce qu’on veut ,de lui, mais l’on ne peut nier que cet homme, qui, à force de tenacité, de niaque, a su forcé son destin. Il aurait pu finir comme professeur d’EPS ou même comme sénateur, mais il en voulait plus. En bon stratège, il a su profiter de ses amis et des inimités entre ses ennemis. Autrement dit , comment il aurait pu abattre un vieux baobab comme le Camerounais Hayatou , en poste depuis presque trente ans, à l’égal de ces dinosaures d’Afrique. Il a su aussi saisir l’opportunité du Tsunami survenu à la tête de la planète foot et a du se dire que s’il s’en échappe, il brandira le changement. Et ne dîtes pas, qu’il a été élu par hasard ou par défaut, parce qu’il savait qu’il fallait gravir étape par étape, ainsi il s’accapara d’abord de la tête de Zone Sud, puis s’allia avec les puissants dirigeants des fédérations anglophones, le ventre mou du règne d’Hayatou. Enfin, il s’est appuyé sur le nouveau Président de la FIFA qui n’a pas eu l’onction du Camerounais lors des élections d’ après Blatter. Ainsi le maki a eu raison du lion indomptable. Enfin, la presse internationale commet une méprise en le nommant Ahmad Ahmad. Non !non ! Messieurs il ne s’agit pas d’un clône mais de l’unique, le vrai de chez nous.
M.ranarivao