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samedi, mai 24, 2025
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Cinéma : « Joe », confession d’une dépression sociale

Une grande partie de l’équipe du film « Joe », présente au Canal Olympia jeudi soir

« Joe » tombe, comme un benêt, dans les bras de l’irréversible. Quand la seule réponse de son geste de compassion envers Miora, une paysanne en exode dans la capitale, sonne comme des mots d’adieu de sa fille malade. « Joe », héros maudit du film « Joe », en avant-première jeudi soir au Canal Olympia, souhaite la guérison de sa progéniture d’une maladie incurable. Ce taximan de profession est alors prêt à tout, jusqu’à verser le sang en guise de sacrifice auprès d’un marabout, efficace, mais diabolique.  

Tandis que la pauvre Miora, d’entretien d’embauche à entretien d’embauche, se heurte à des murs. La belle ingénue a dû fuir son village et l’opprobre de son père, pasteur de surcroît, à cause d’une « sextape » issue de ses premiers ébats amoureux. Son rêve, laver l’affront en gagnant un salaire. « Joe » lui trouve finalement un bon emploi, où elle gravit les échelons. Sous les yeux jaloux de Corinne. Citadine jusqu’au bout des ongles, sophistiquée, hyper susceptible et la belle du bureau. Le drame tourne alors autour de ces trois mauvaises étoiles qui s’attirent.

La réalisation crève donc les instincts primitifs comme un abcès. Dialogue flirtant souvent avec l’émotif, scène sans voltige obnubilée par les personnages… La caméra s’abstient. Elle est même complice du drame. Comme quand dans le taxi de « Joe », Miora ou Corinne déversent leur amertume. Tandis que le chauffeur, au regard dépressif, capte tout depuis son rétroviseur. Le spectateur est happé dans le confessionnal des voyeurs. Durant les quinze ou vingt premières minutes, le fil historique s’éparpille. 

Le vide se remplit conformément après. Le spectateur se laisse alors emporter par le tourbillon de « Joe ». Le film maintient jusqu’à la dernière minute, une belle prouesse, son jugement de cœur sur les clichés entre gens des villes et ceux de la campagne. Entre la posture mentale des lointaines contrées et celles des grandes villes. Petite éraflure, la mise en relief de Miora et Corine manque de profondeur. Les raccourcis temporels abrupts n’aident pas. Puisque les instincts primitifs exigent d’aller au-delà du superficiel. « Joe » est campé par un Herizo Rabary époustouflant.

Maminirina Rado 

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