
Atteinte à la sûreté de l’État et manifestation sans autorisation. Ce double chef d’accusation pèse sur la conseillère municipale et le ministère public est au rang de la partie civile. Emmenée par la brigade des recherches criminelles de la gendarmerie au parquet, la réputée dame de fer y a passé quelques tours d’horloge. Vers 18 heures et quelques, elle a pu rejoindre sa famille avec la décision du ministère public de lui octroyer une liberté provisoire. Un ouf de soulagement pour Clémence Raharinirina et ses proches venus la soutenir dans ce combat récurrent. Elle en est à son énième frasque judiciaire avec presque le même refrain puisque les plaignants varient entre l’État, la Commune ou encore le ministère public. Son procès se tiendra le 03 mai prochain, un mardi qui coïncide avec l’Aid el-Fitr qui est normalement chômé dans le pays. Un report est ainsi envisageable compte-tenu de cet événement. Le 03 mai tombe également avec la célébration de la journée de la liberté de presse, un domaine dans lequel Clémence Raharinirina a exercé pendant des années auprès d’une télévision locale avant d’être élue conseillère municipale et aussi présidente des taximen. Ironie du sort, si c’est le cas de le dire, elle sera jugée pour une manifestation sans autorisation le jour où l’on célèbre la liberté d’expression. Dans ses interventions télévisées après sa libération provisoire, Clémence n’entend pas fléchir sur cette guéguerre interminable avec le maire de la Capitale. Un litige, somme toute, sans fin puisqu’en deux ans, la réputée bête noire de l’administration municipale a fait l’objet de pas moins de huit poursuites judiciaires. La dernière en date a été celle de samedi dernier lorsqu’elle a été le leader d’une manifestation de taximen. Un rendez-vous mort-né puisqu’à son arrivée sur le point de départ d’une grande marche, notamment à Ankorondrano, elle a été arrêtée manu militari par la force de sécurité. Avec cette audition d’hier, en plein jeudi saint, le traitement de l’affaire Raharinirina ne semble bénéficier d’aucune… Clémence.
D.R