
Alors que l’élection de leurs représentants au sein de la CNIDH devait se tenir ce jour, des organisations de la société civile veulent sa suspension.
« Le droit et la dignité de la société civile ne sont pas respectés ». C’est la plainte d’une partie des organisations de la société civile, réunies pour exprimer leur opposition à l’élection prévue ce jour, visant à désigner les futurs membres de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH). « Les organisations de la société civile doivent respecter le principe de neutralité », ont-elles souligné, tout en affirmant que « toute immixtion politique serait condamnable ». En effet, la société civile redoute que des ingérences politiques, comme celles observées précédemment, viennent entacher ce processus électoral. Elle demande ainsi la suspension de l’élection prévue ce jour.
Forcing
« La loi régissant cette élection n’est pas respectée », poursuivent ces organisations, qui dénoncent également « le forcing que tente d’imposer le comité ad hoc ». Les membres de la société civile interpellent ainsi le président Andry Rajoelina, lui demandant que « ce processus soit suspendu », au motif qu’il ne respecte pas les dispositions du décret n° 2015-052, qui fixe les modalités de désignation et d’élection des membres de la CNIDH. De plus, ils soulignent que les membres du comité ad hoc, déjà à l’origine des irrégularités et contestations de la dernière élection, ont été maintenus, en dépit de l’élection de nouveaux membres.
Composition
À Tsimbazaza, les députés s’apprêtent également à élire leurs représentants au sein de la commission. La CNIDH est chargée de la promotion et de la protection des Droits Humains. Sa composition doit refléter la représentativité, le pluralisme, l’expertise, l’expérience, la bonne moralité, l’intégrité, ainsi qu’un attachement fort aux valeurs et principes des droits humains. Or, l’élection des membres de la CNIDH semble désormais marquée par des calculs politiques et des intérêts personnels, au détriment d’une société civile sincèrement engagée en faveur des droits de l’homme à Madagascar.
Julien R.