En colère suite à une suspicion de rapt de personnes commises dans leur commune, des habitants d’Ambohimasina sont allés jusqu’à prendre en otage six gendarmes qui sont venus dans la localité pour récupérer les deux individus suspects dans cette affaire. Séquestrés depuis mardi après-midi, ils n’étaient libérés qu’hier vers cinq heures du matin après l’arrivée des éléments de renfort en provenance de Betafo.
Conduit par le commandant de brigade de la gendarmerie de Betafo, ce renfort a pour mission de rétablir l’ordre dans cette commune qui était au bord de la rébellion, suite au témoignage d’un bouvier de 18 ans accusant une association caritative d’être voleurs de personnes. Mardi, ce jeune homme est venu dans la localité pour raconter qu’il était séquestré pendant deux jours dans la base de cette association à Antsahondra, située à 7 km d’Ambohimasina. D’après son récit, il était placé dans un trou avec quatre filles après avoir été enlevé par des gens à bord d’une voiture 4×4, alors qu’il était en train de couper l’herbe pour ses bovidés dans la localité.
Le témoignage de ce bouvier aurait convaincu les habitants de la commune qui ont déjà soupçonné cette association d’être impliquée dans le rapt de personnes. Selon les informations, depuis les deux ans d’installation de cette association à Antsahondra, plus de 10 enfants ont été disparus ou retrouvés morts amputés des membres dans les forêts environnantes. En effet ces habitants n’auraient attendu que le moment où ils disposent de preuves pour l’interpeller. C’est pourquoi, ils n’ont pas hésité de s’attaquer aux deux véhicules 4X4 de l’association qui passaient par hasard à Ambohimasina en direction d’Antsahondra, juste quelques minutes après le témoignage de ce bouvier. Ils ont détruit les véhicules et ont amené les deux chauffeurs au bureau de la commune. C’était pour protéger ces derniers contre la possibilité de la justice populaire que les six gendarmes ont été dépêchés sur place. Huit autres membres de l’association qui ont tenté d’apporter de nourritures aux chauffeurs ont été également séquestrés par le fokonolona.
Des coups de feu. Selon les informations, le fokonolona a pris en otage les six gendarmes pour les obliger à aller perquisitionner la base de l’association. Pour ce faire, le commandant de brigade a fait venir d’autres éléments de renfort car la situation a risqué de dégénérer. Armés d’armes blanches, le fokonolona a insisté d’accompagner les forces de l’ordre à Antsahondra pour voir la réalité. Ayant vu la fureur de cette population, le commandant de la gendarmerie s’est mis d’accord avec les militaires du DAS affectés à Antsahondra pour éviter le pire. Ces derniers ont alors reçu l’ordre de tirer en l’air dès que les gendarmes et les fokonolona approchaient la base de l’association. L’objectif est de faire replier le fokonolona. C’est pourquoi, des coups de feu ont retenti et tout s’était passé comme tel. La perquisition a été faite. Mais aucune preuve permettant d’accuser l’association n’a été trouvée. Cela a été faite en présence du Chef de district de Betafo et d’autres autorités locales. Quoiqu’il en soit, la gendarmerie affirme poursuivre l’enquête. Et le bouvier devra être interpellé.
T.M.