
Ils ne sont pas prêts à lâcher prise malgré le fait que la campagne électorale ait déjà commencé.
Le coup d’envoi de la campagne électorale a été lancé hier. Chacun des 36 candidats a eu son propre style. Certains candidats ont organisé de grands meetings, d’autres se sont contentés de réunions de préparation avec leur staff respectif. Pour le Collectif des 22 candidats qui dénonce des anomalies dans la liste électorale, il a rencontré la population d’Antananarivo au jardin d’Ambohijatovo. D’après les Fanirisoa Ernaivo, Erick Rajaonary, André Mailhol, Tabera Randriamanantsoa, Arlette Ramaroson et autres qui adhérent à leur cause, ils sont plus que déterminés à contester jusqu’au bout les anomalies de la liste électorale si aucune mesure n’est prise pour solutionner ce problème, qui risque sérieusement de compromettre la sincérité du scrutin du 7 novembre. « Nous avons des preuves qui nous permettent d’affirmer que la liste électorale définitivement arrêtée le 15 avril 2018 est truffée d’anomalies. Nous sommes également en possession des fraudes perpétrées par la CENI », a déclaré Fanirisoa Ernaivo. Il a été annoncé hier à Ambohijatovo que le Collectif des 22 candidats interpellera la communauté internationale sur ces anomalies. Erick Rajaonary a laissé entendre que Madagascar s’achemine vers une nouvelle crise postélectorale. Après Ambohijatovo, les membres du Collectif ont rejoint à Ankorondrano les partisans de Didier Ratsiraka qui y tenaient un meeting. Une manière pour eux de prouver leur solidarité.
Processus irréversible. Malgré le mouvement de contestation mené par le Collectif des 22 candidats, force est de constater que le processus électoral actuel semble irréversible. Tous les moyens sont engagés, que ce soit du côté des candidats que du côté des organes en charge de son organisation. Des organismes internationaux ont déjà envoyé leurs observateurs électoraux dans le pays. Des candidats dits « sérieux » se mettent déjà à encadrer leurs membres de bureaux de vote, et à acheminer dans tout Madagascar les outils électoraux nécessaires non seulement pour la campagne de propagande, mais aussi aux opérations qui suivent le vote. Hier, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Tianarivelo Razafimahefa a rappelé la nécessité pour les fonctionnaires et les agents non encadrés de l’Etat de préserver la neutralité de l’Administration. Il a également évoqué les obligations légales sur la tenue de rassemblement populaire sur la voie publique. Bref, même si le début de campagne était un peu timide pour certains candidats hier, force est d’admettre que les 30 jours impartis à la campagne électorale s’annoncent riches en événement. Tous les coups sont permis, s’ils ne sont pas interdits par les lois électorales. Parallèlement à cette campagne électorale, des regards restent toujours braqués sur la CENI et la HCC. Deux organes qui jouent un rôle important dans l’organisation de l’élection et le jugement de son contentieux.
R. Eugène