Chez nous, les dirigeants sont appelés « mpitondra ». Littéralement ceux qui conduisent. En principe vers le développement du pays et le bien-être de son peuple. Avec pour permis de conduire « biopolitique » si l’on peut dire, le mandat accordé par le peuple, « source de tout pouvoir » mais qui a rarement ses « maux » à dire sur la feuille de route.
Conduite à vue !
Les « mpitondra » justifient rarement leur nom, car ils ne choisissent pas toujours la bonne voie. Trop souvent, ils conduisent le pays – et le peuple avec – sur une route cahoteuse. A l’image même de nos infrastructures routières. Sans parler des « coupeurs de route » qui sont, en matière de sécurité ou d’insécurité (c’est selon) ce que les opposants sont pour le régime sur le plan politique quand bien même ces derniers seraient plutôt en pleine traversée du désert. Scrutant l’horizon 2018 qui représente l’oasis pour ceux et celles qui comptent redevenir des « mpitondra » après l’avoir été déjà été, quoiqu’ils n’aient pas forcément à bien conduire et à mieux se conduire du temps où ils étaient aux affaires. Au propre comme au figuré. A l’instar de leurs successeurs, ils conduisaient à vue, tel un chauffeur de « taxi-be » qui ne s’arrête dans une station-service que lorsque la jauge est au rouge si tant est qu’elle marche encore. Une conduite au jour le jour pour des « mpitondra » dont la plupart n’étaient et ne s’étaient point préparés à conduire. Parce qu’ils n’ont pas fait d’auto-école, ils ignorent certains codes de conduite. Au risque d’entraîner le pays dans une voie sans issue et/ou dans un tunnel interminable comme le fameux « taxi-brousse » d’un certain Amiral qui naviguait également à vue. Et ce, avant de virer à tribord avec le vent de libéralisation qui avait emporté le « Livre rouge », à l’origine de la dérive du bateau Madagascar qui continue éperdument de chercher le cap après plusieurs changements d’équipage. Des « mpitondra » qui ne savent pas trop où aller quand ils ne font pas tout simplement aller. D’une chose, on est sûr, ils rêvent tous de faire un aller-retour au pouvoir.
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