
Les rappels à l’ordre se multiplient de la part des autorités face au relâchement de la population vis-à-vis des mesures barrières. Tandis que le nombre de cas positifs stagne à une moyenne de 200 par jour, les tananariviens commencent à témoigner d’une certaine lassitude par rapport à la situation. Aussi, d’Itaosy à Alasora en passant par les quartiers du centre-ville (67 ha, Andavamamba, Anosy-be, etc.), les rues sont noires de monde surtout durant la première moitié de la journée. Les gestes barrières passent inaperçus et le bon moralisateur, considéré comme une personne qui ne ressent pas la faim en ces temps de crise. Or, aux dernières nouvelles, le Premier ministre a annoncé un allègement de la mesure de confinement et non un déconfinement. Toutefois, la réouverture à mi-temps des restaurants, des entreprises privées, et d’autres secteurs d’activités, a suffi pour convaincre une partie des tananariviens de penser qu’ils ont le droit de circuler librement à travers la ville. Un soupçon de liberté auquel s’accroche fortement une population mi-étouffée par le confinement.
Influence du nombre de guéris. Le nombre de guéris est certes une bonne nouvelle même si la polémique à ce sujet atteint son sommet actuellement puisqu’il est toujours quasi important partout où le coronavirus a sévi. Mais là n’est pas le sujet, un citoyen lambda nous a même affirmé : « cette maladie ne me fait pas vraiment peur, j’ai connu beaucoup de personnes qui ont contracté le coronavirus et qui s’en sont très bien sortis ». Allant même jusqu’à dire que les Malagasy seraient plus résistants ; une idée qui circule beaucoup depuis l’arrivée de cette pandémie mais qui n’est pourtant pas vérifiée scientifiquement. Une conviction qui pourrait présenter un réel danger pour les concitoyens.
Anja RANDRIAMAHEFA