La crise est toujours là et la pauvreté continue de frapper la grande majorité des Malgaches. Mais la croissance se fait aussi sentir et l’espoir d’une vie meilleure est permis.
Après le FMI, c’est au tour de la Banque Mondiale de reconnaître la réalité d’une croissance économique positive à Madagascar. La dernière note de conjoncture économique présentée hier par cette dernière, fait état d’une évolution économique positive.
Facteurs de croissance. « Globalement, l’économie malgache se porte bien, avec une croissance estimée à 4,2 % en 2017 et à 5 % en 2018 », lit-on notamment dans ce rapport intitulé « Évolutions économiques récentes – favoriser l’inclusion financière ». Un rapport semestriel qui fait le point sur les développements économiques récents de Madagascar, et qui présente les perspectives économiques à moyen terme. Parmi les facteurs de croissance constatés par la Banque Mondiale figurent entre autres, une demande accrue de services de transport, un secteur bancaire rentable et une bonne performance des biens et services produits dans les zones franches économiques, contribuant à de solides recettes d’exportation et à l’accumulation de réserves. Bref, sur le papier la croissance est constatée. Mais dans la vie quotidienne de la majorité de la population malgache la croissance n’est pas encore palpable.
Augmentation de l’inflation. Le rapport de la Banque Mondiale relève en effet que « malgré cette performance macroéconomique plutôt robuste, les personnes pauvres ont été confrontées à des conditions climatiques défavorables qui ont entraîné une contraction du secteur agricole ». La production locale de riz a chuté et les prix ont monté en flèche. Ces événements ont entraîné une augmentation de l’inflation en 2017, érodant directement le pouvoir d’achat de nombreux ménages. L’inflation en glissement annuel a culminé à 9% fin 2017. Néanmoins, les pressions inflationnistes ont commencé à s’atténuer au premier trimestre 2018, notamment du fait de l’amélioration de l’offre de riz local. Un autre signe de relance en somme, puisque dans le contexte actuel, le riz qui est la base de l’alimentation des ménages malgaches, est de plus en plus accessible. « Même si la croissance est importante, elle doit être inclusive pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté, et doit reposer sur des institutions publiques solides », souligne Coralie Gevers, responsable des opérations de la Banque mondiale à Madagascar. « Ces perspectives macroéconomiques positives, conditionnées par la poursuite des réformes engagées dans le domaine économique et fiscal, et un environnement politique stable, offrent des opportunités pour réduire la pauvreté.» L’incidence de pauvreté, dont le seuil est fixé à 1,90 dollar par jour, devrait baisser de 75 à 73 % entre 2018 et 2020.
R.Edmond