
Nonobstant le fait qu’il ne soit pas encore mis sur pied, le CFM ou Conseil du « Fampihavana Malagasy » subit, d’ores et déjà, les feux des critiques de certains politiciens.
Lors de l’ouverture des candidatures, le comité de sélection national au sein du CFM a imparti, à partir du 14 juin dernier, un délai d’un mois pour soumettre les candidatures au sein du CFM pour les aspirants. Un délai qui est loin d’être un délai franc pour lequel, juridiquement parlant, il faut observer le « dies a quo » et le « dies ad quiem ». En d’autres termes plus simples, un délai franc est un délai qui court un jour après la publication de quelque chose (dies a quo) et s’expire un jour après la date prévue (dies ad quiem). En d’autres termes plus simples encore, c’est un délai dont le point de départ (dies a quo) et l’échéance (dies ad quiem) ne sont pris en compte qu’un jour après. Généralement, la computation de délais s’utilise en matière contentieuse.
Doute. Pour en revenir à notre sujet, nous ne sommes pas sans savoir que la date butoir prévue le 14 juillet dernier a été reportée par le comité de sélection national du CFM pour demain, soit ce vendredi 21 juillet. Un report d’une semaine seulement, mais qui suscite déjà des doutes auprès des candidats et auprès de l’opinion publique. La raison du report en question est que nombreux candidats n’ont pas pu compléter leurs dossiers à temps et se sont précipités jusqu’à la dernière minute. Selon le comité de sélection national, la plupart de ces candidats avaient eu un problème au niveau de la nationalité ; parmi les raisons qui ont conduit à l’extension du délai. Par ailleurs, pendant un mois, les intéressés avaient une grande marge de manœuvre concernant le dépôt de candidature soit en la déposant directement au siège du comité de sélection national, soit auprès des bureaux des 119 districts, soit à envoyer par Lettre Recommandée avec accusé de réception à une adresse bien précise. Et l’heure c’est l’heure. De surcroît, les aspirants avaient jusqu’au 14 juillet à 18 heures pour s’y conformer. « On aurait dû garder la date du 14 juillet comme deadline. Comme ça, ceux qui n’ont pas pu déposer leur candidature à temps ne peuvent que se résigner », nous a indiqués une candidate au CFM. Mais il n’y a pas qu’elle, des politiciens fustigent également l’organe constitutionnel notamment au niveau de sa composition.
Exclusion. Camille Mektoub du parti « Kintana », a par exemple, fustigé l’absence de ceux qui ont déjà été condamnés dont font parties les détenus politiques. « Comment peuvent-ils les exclure alors que durant les crises cycliques de 1991, de 2002 et de 2009, les détenus politiques y ont été fortement impliqués ? », s’interroge-t-il. Effectivement, il fut un temps où les membres de l’association des détenus politiques avaient affiché leur indignation quant à la composition du CFM, mais surtout à leur exclusion. Peut-être qu’ils ont attendu (ce qui n’est pas arrivé) qu’une amnistie intervienne. Camille Mektoub se pose aussi la question selon laquelle comment le comité de sélection national compte procéder à la sélection des 22 membres dont il a la charge ? Une source proche du dossier nous a confiés que ceux qui sont membres du FFM n’ont pas hésité à présenter leur candidature au nom de la « continuité ». Bref, qui vivra verra, mais tout un chacun attend impatiemment le « triage » des 22 membres désignés par le comité de sélection national et surtout la nomination des 11 autres membres par le chef de l’État.
Aina Bovel