
Les pays africains partenaires de la Chine se donneront rendez-vous en juin prochain à Hunan pour évaluer l’avancement des décisions prises lors du sommet Chine-Afrique de septembre 2024.
Alors que le président de la République effectue une mission officielle à Dubaï, le conseil des ministres, réuni mercredi dernier en visioconférence, a inscrit la coopération avec la Chine parmi les dossiers abordés. À l’horizon, une échéance diplomatique, notamment la participation de Madagascar à la réunion du comité interministériel chargé du suivi des décisions du dernier Sommet Chine-Afrique (FOCAC 2024), qui se tiendra du 10 au 12 juin 2025 à Changsha, dans la province de Hunan.
Une délégation malgache conduite par le ministère des Affaires étrangères s’envolera prochainement pour la Chine afin de représenter le pays à cette rencontre de haut niveau, à laquelle participeront de nombreux ministres africains. À travers cet événement, Madagascar entend consolider sa place dans la dynamique de coopération sino-africaine et capter davantage d’opportunités dans le cadre des engagements financiers pris par Pékin. D’ailleurs, Pékin n’a cessé d’ouvrir ses portes à toutes négociations avec les autorités malgaches en matière de soutien au développement.
Selon le compte-rendu officiel du conseil des ministres, Madagascar a pu négocier une enveloppe de 27 millions USD dans le cadre des prêts de 50 milliards USD promis par le président chinois Xi Jinping à l’Afrique pour la période 2024-2027. Cette somme sera dédiée à la transformation agricole sur la Grande Île, un secteur clé pour la souveraineté alimentaire et le développement rural, auquel le gouvernement s’est particulièrement investi ces derniers mois.
Depuis sa création en 2000, le FOCAC (Forum sur la coopération sino-africaine) est devenu un pilier stratégique de la diplomatie chinoise sur le continent. Au fil des sommets, ce mécanisme a permis de canaliser des milliards de dollars vers des projets d’infrastructure, de technologie, d’industrialisation et de développement agricole. Des pays comme le Sénégal, l’Éthiopie ou encore la Côte d’Ivoire ont su en tirer parti pour accélérer leur développement économique.
Au-delà de l’enjeu économique, la participation active de Madagascar à ces initiatives chinoises s’inscrit dans une lecture géopolitique plus large. Face à l’influence traditionnelle des puissances occidentales, la Chine intensifie ses efforts pour ancrer sa présence dans cette zone-clé des routes maritimes mondiales. Investissements portuaires, projets d’infrastructure, soutien aux économies insulaires. Pékin déploie un soft power offensif combiné à une logique de sécurité maritime, à l’image de sa base navale à Djibouti.
Rija R.