
Le Chef de l’Etat prévoit d’effectuer incessamment une descente au niveau du tribunal pour constater de visu les réalités sur le terrain.
Andry Rajoelina revient à la charge et exige des solutions dans l’immédiat. Après avoir constaté de visu les conditions inhumaines auxquelles les prisonniers de la prison d’Antanimora font face, le président de la République a décidé de re-convoquer les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Lors d’une rencontre qui s’est tenue hier au Palais d’Ambohitsorohitra, il a interpellé les hauts responsables de la Justice, dirigés par le ministre Jacques Randrianasolo. Conformément à ce qui est prévu par le Velirano « numéro 3 », Andry Rajoelina exige une amélioration du monde de la Justice et le respect des droits de l’homme. Il s’agit du second face-à-face entre le Chef de l’Etat et les membres du CSM après la première rencontre qui s’est tenue le 8 août dernier. Il a profité de l’occasion d’hier pour rappeler les attentes de la population vis-à-vis des magistrats en particulier et du personnel de la Justice en général. « La lutte contre la corruption et l’amélioration des conditions carcérales sont très importantes. C’est dans ces domaines précis que le changement doit être opéré », a soutenu le Chef de l’Etat. En effet, face aux nombreuses doléances reçues concernant les abus et la corruption, le président Andry Rajoelina préconise une véritable réforme au sein du monde de la Justice. Pour ce faire, il estime qu’un changement de mentalité et une nouvelle méthode de travail sont de mise. Des propositions qui paraissent difficiles à appliquer. De son côté, le ministre Jacques Randrianasolo reconnait l’existence d’imperfections et le comportement de certains magistrats qui sont habitués à enfreindre la loi et la discipline. Cette semaine, huit magistrats sont passés devant le Conseil des disciplines du Conseil Supérieur de la Magistrature. Si l’on s’en tient à la consigne que le président Andry Rajoelina a donnée durant la rencontre du 8 août dernier, ces hauts fonctionnaires risquent soit la révocation, soit un ordre de poursuite. L’on attend de voir si cette consigne sera appliquée à la lettre ou pas.
4000 dossiers. En tout cas, comme ce fut le cas au niveau de la Police de l’Air et des Frontières, le Chef de l’Etat envisage aussi d’effectuer une descente inopinée au niveau du tribunal afin non seulement de constater de visu les réalités sur le terrain, mais aussi pour confirmer la véracité des doléances reçues. Le président Andry Rajoelina a profité de cette rencontre à Ambohitsorohitra pour interpeller les membres du CSM par rapport à la situation actuelle. « Il faut instaurer une Justice équitable et impartiale afin de regagner la confiance de la population », estime-t-il. Et ce, afin de mettre fin aux cas de vindictes populaires qui sont devenues courantes ces derniers temps. Pour y parvenir, le renforcement de la lutte contre la corruption est de mise. Le Chef de l’Etat a aussi touché mot du problème de la surpopulation carcérale. Il a ainsi encouragé le ministère de tutelle à accélérer les audiences foraines afin de désengorger les prisons. L’on compterait 4000 dossiers en attente de traitement chaque année. « C’est inconcevable de savoir que les condamnés représentent seulement 1/4 de la population carcérale », soutient le président Andry Rajoelina. Il convient de rappeler que le ministère de la Justice s’est engagé à assurer le traitement des dossiers des prisonniers d’Antanimora d’ici le 15 décembre prochain.
Davis R