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mardi, décembre 3, 2024
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Cour des comptes : Audit sur la gestion des carburants de la Jirama

La Jirama est confrontée à de multiples problèmes, dont financiers. (Photo Nary Ravonjy)

Dans la réalisation de ses audits, la Cour respecte le cadre juridique national et met en œuvre les normes internationales des institutions supérieures de contrôle.

La Cour des comptes de Madagascar, l’institution supérieure de contrôle qui est chargée par la Constitution de veiller au bon usage des fonds publics, a présenté ses rapports publics de 2023 et de 2024, hier à la salle d’audience de la Cour suprême. Ces publications, qui exposent les principales observations et recommandations formulées par les juridictions financières, s’inscrivent dans la mission de la Cour qui consiste à assurer le contrôle efficace des finances publiques et à contribuer à la bonne gouvernance. Concernant l’eau et l’électricité, la Cour des Comptes a procédé au suivi des recommandations de 2017 et à l’audit sur la gestion des carburants.

Déficit

La Cour des comptes a réalisé un suivi des recommandations émises en 2017 à la Jirama et a constaté que seulement 40 % des recommandations ont été suivies d’actions. Plusieurs améliorations sont encore requises, notamment pour le recouvrement des créances envers les clients Administration. La Cour a aussi audité la gestion du carburant par la Jirama pour le Réseau Interconnecté d’Antananarivo, de janvier 2020 à juin 2023. Au cours de cette période, les centrales hydroélectriques et les panneaux solaires produisaient environ 55% de l’énergie requise par le Réseau et le reste de l’électricité devait être produite par les centrales thermiques, à partir de carburant. Or, la Cour a constaté que la Société n’arrivait pas à acheter la quantité suffisante de carburant nécessaire à la production thermique. Ainsi, en 2022, il manquait 27 500 000 KWh d’énergie, un déficit qui s’explique en partie par des problèmes financiers dus aux contrats qui avantagent les producteurs d’énergie privés au détriment de la Société.

Mode d’achat

Résultat : la Jirama croulait sous une dette cumulée de 2500 milliards d’ariary et elle était contrainte d’acheter du carburant par voie de réquisition, un mode d’achat qui contribue à son endettement, car les tarifs sont alors fixés par le fournisseur. La Cour a trouvé que la quantité de carburant livrée à la Jirama était inférieure à celle achetée. On note ainsi des écarts de plus de 126 000 litres de fioul et de près de 48 000 litres de gasoil, totalisant des pertes de 734 millions d’ariary. Elle note aussi des écarts entre l’enregistrement des stocks des producteurs privés et ceux de la Jirama. Par exemple, les entrées de fioul enregistrées par un producteur à Ambohimanambola présentent un écart de 19 800 000 litres de plus que ceux enregistrés par la Jirama. Cette situation fait en sorte que l’information sur les stocks de carburant n’est pas fiable et il en résulte un risque de perte financière pour la Jirama. La Cour recommande de réviser les contrats des producteurs privés, promouvoir les énergies renouvelables en faisant construire des bassins de retenue, et faire les suivis des livraisons et des stocks. Toujours est-il que lors de la présentation de ses rapports publics, il y a eu des coupures fréquentes de l’électricité, hier, à la Cour suprême.

Dominique R.

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