56 cas positifs au coronavirus sont actuellement recensés dans les prisons. Ces dernières s’en sortent tant bien que mal avec les moyens du bord pour endiguer l’épidémie malgré la surpopulation qui y sévit car, les prisons malgaches sont surpeuplées. Actuellement on compte 28.000 détenus dans toutes les prisons de l’île si la capacité d’accueil ne devrait dépasser les 11.000. Dans la maison centrale d’Antanimora, qui était un ancien monastère, on compte actuellement 4.000 détenus, dépassant largement sa capacité de 850. C’est une réalité qui attire depuis de longues années les foudres de toutes les critiques, parfois les plus virulentes, des défenseurs des Droits de l’Homme. Le pays manque énormément de places de prison. La dernière construction de nouvelle prison date de 2006 à Miandrivazo et Betroka, si, en revanche, la plupart des établissements actuels ont vu le jour durant la période coloniale « vers les années 1900 » a affirmé le Directeur général de l’administration pénitentiaire, Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina.
Ambalatavoahangy. Dans le cadre de la crise sanitaire, l’engorgement des prisons n’a pas facilité les tâches du ministère de la Justice pour lutter contre le coronavirus. En effet, la limitation des flux de nouveaux détenus qui arrivent dans les prisons a été adoptée pour prévenir l’épidémie dans les prisons. Mais les dispositifs de lavage de main, la réalisation de tests de dépistage, la mise en quarantaine des nouveaux détenus, la désinfection des cellules et des quartiers, la suspension des visites familiales des détenus, ont été aussi renforcés pour limiter la circulation virale dans ces prisons surpeuplées. Cependant, les « résultats de la riposte contre l’épidémie dans les prisons sont quand même convenables » soutient le patron des prisons malgaches. En avril dernier, la prison d’Ambalatavoahangy à Toamasina a accueilli 41 personnes infectées et sont toutes actuellement guéries, selon Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina. Dans la prison d’Arivonimamo, les 43 contaminés suivent actuellement des traitements spécifiques et sont toujours en isolement. Comme les 12 cas testés positifs au coronavirus, dont 4 hommes et 8 femmes, à Antanimora. A Port-Berger, un agent de l’administration pénitentiaire est porteur du coronavirus. Les établissements pénitenciers comptent alors, jusqu’à présent, 56 cas de coronavirus, selon les chiffres avancés par le Directeur général de l’administration pénitentiaire.
Peines. Conscient de ce manque flagrant de cellules, l’Etat compte actuellement augmenter, avec ses propres moyens, le nombre des établissements afin que les peines soient purgées dans un environnement adapté. L’actuel garde des sceaux réitère à plusieurs reprises cette volonté du gouvernement à lutter contre cette surpopulation carcérale et, aussi, à améliorer les conditions de détention dans les prisons. De nouveaux établissements sont alors en cours de construction pour augmenter le nombre de places de prison disponibles. A Imeritsiatosika, une nouvelle prison de haute sécurité est sortie de terre, comme les maisons centrales à Ambohitrabiby dans le district d’Avaradrano et à Ambalakely, à Fianarantsoa. A Sainte-Marie, Sambava, Toamasina I, Belo sur Tsiribihina et Ambilobe, les travaux vont tous débuter pour cette année, selon le Directeur général de l’administration pénitentiaire, pour ériger de nouveaux établissements.
Secrétariat d’Etat. Si l’Etat veut résorber les prisons dont la plupart sont en état de délabrement avancé, l’administration pénitentiaire, quant à elle, compte relever le défi de la professionnalisation de son métier. « La mise en adéquation des formations, qui doivent aussi suivre les normes internationales en la matière, avec les réalités des prisons malgaches est une des questions fondamentales dans le cadre de la professionnalisation du métier de l’administration pénitentiaire », a affirmé Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina. Aussi, l’administration pénitentiaire s’évertue, selon son Directeur général, à atteindre l’objectif de ratio normal d’un agent pour 5 détenus si, actuellement, la situation de l’effectif des agents est loin de répondre à cette norme internationale avec un agent pour 15 détenus. Ainsi, pour mieux aborder les réformes que ce corps professionnel, actuellement rattaché au ministère de la Justice, veut mener, ce dernier estime qu’« il serait mieux de nous doter d’un secrétariat d’Etat ».
Rija R.