
Ministères, parlement et autres institutions ne sont pas épargnés par le virus. La fréquentation des services à leur niveau est actuellement limitée.
L’Assemblée nationale a décrété le service minimum à Tsimbazaza. Et les va-et-vient du personnel sont comptés au compte-goutte à la chambre basse. Les dirigeants du palais veulent éviter que le virus ne se propage davantage et contamine d’autres personnes. Suite aux tests collectifs administrés aux députés et aux employés de l’assemblée nationale, en mars dernier, les résultats sont sans appel et font état de plusieurs personnes qui sont actuellement atteintes de la Covid-19.
Si la chambre basse a déjà pris des mesures pour éviter la propagation du virus, le Sénat, quant à lui, a limité les visites et les rendez-vous au palais d’Anosikely. Le tri est renforcé par le service de sécurité du palais afin de contrôler la fréquentation des lieux. Certaines sources indiquent que le Sénat n’est pas épargné par la pandémie et héberge actuellement près d’une soixantaine de personnes testées positives et parmi ces cas positifs, on compte des sénateurs. Les mesures sanitaires sont donc renforcées au niveau d’Anosikely qui a dû même fermer ses portes aux services non essentiels. Les parlementaires devraient alors adapter leur agenda en fonction de la situation sanitaire qui prévaut. Par ailleurs, une baisse des entretiens avec les sénateurs durant les deux dernières semaines a été observée.
Au sein de l’exécutif, le virus frappe également. Des hauts responsables sont testés positifs, a-t-on su. Et d’autres cas se présentent dans les bureaux administratifs. A l’instar du palais de Mahazoarivo où plusieurs agents seraient contaminés. Au niveau de la présidence de la République, plusieurs cas positifs sont également recensés. Certains services au sein de ces deux institutions s’organisent actuellement pour limiter les contacts. Comme dans les autres ministères, certains départements ont conseillé le télétravail pour les services non essentiels. D’autres fonctionnent au service minimum depuis quelques jours. Le palais de justice à Anosy, par exemple, contrôle strictement les visites et n’accueille que les affaires urgentes. La fréquentation du palais a donc fortement baissé depuis les nouvelles dispositions. En temps normal, plusieurs milliers de personnes y vont chaque jour pour les services publics de la justice.
Unique. Au niveau de la Haute cour constitutionnelle, des cas de contaminations ont été également révélés. Lors de la cérémonie de prestation de serment, jeudi dernier, les organisateurs ont évité la foule d’invités et réduit le déroulement aux stricts essentiels sans les habituelles séries de discours des officiels. Même la durée a été raccourcie et l’ordre du jour a été vite traité. Pour un rendez-vous pareil, ce jeudi à la Haute cour constitutionnelle a été unique en son genre. Selon certaines indiscrétions, plus d’une cinquantaine de personnes sont déjà atteintes du coronavirus à la Haute cour constitutionnelle.
A Antananarivo, la propagation du virus est préoccupante comme le démontre le cas des victimes et des malades qui ne cessent de grimper au fil du temps. Et paradoxalement, dans certains quartiers, les gestes barrières et la distanciation sociale sont de moins en moins respectés. On oublie de porter le masque, de garder la distance d’un mètre, ou d’éviter tout rassemblement. Comme dans les communes d’Ambohimangakely, Ivato ou Andoharanofotsy où la majorité des gens qui inondent les places publiques plongent dans une insouciance exemplaire. Dans la ville du grand port, en revanche, l’Etat a décidé de prendre les taureaux par les cornes.
Présence dissuasive. A Toamasina, la préfecture a mobilisé, ce week-end, les forces de sécurité locales pour participer à la sensibilisation des habitants sur le respect des gestes barrières et cette mobilisation a porté ses fruits. Les civils ont évité les sorties en public face à la présence dissuasive des militaires qui ont fait leurs patrouilles dans les moindres recoins des quartiers de la ville du grand port. Et ce, contrairement aux évènements de la semaine pascale durant lesquels les habitants de Toamasina ont bravé les consignes officielles de l’état d’urgence sanitaire afin d’éviter la propagation du virus. En effet, les plages et les centres villes de Toamasina avaient été assiégés par une foule qui voulait faire la fête en pleine deuxième vague de la pandémie. Mais les autorités locales ont visiblement compris l’inconscience des habitants de la ville et mobilisent à présent leurs éléments pour imposer les gestes barrières.
Rija R.