Plus de neuf mois après les horreurs d’Antsakabary, le commanditaire reste impuni alors que les barbaries ont occasionné « trois décès, 504 maisons incendiées et 1 465 victimes collatérales », selon les témoignages. Par rapport à ce fait, le Cram ou Cercle de Réflexion pour l’Avenir de Madagascar interpelle, pour l’énième fois, les autorités étatiques à ce que cessent l’inertie et l’impunité dans cette affaire. Joint au téléphone, Joel Harison Marie René, le président de ce cercle, a mis les choses au clair. « Qui a fait de la désinformation ici ? N’est-ce pas le ministre de la Sécurité Intérieure (ndlr : de l’époque) qui a argué que la personne responsable des crimes commis à Antsakabary souffrait de démence ? », rappelle-t-il. Une sorte de réplique par rapport aux propos du chef de l’Etat qui lutte tant bien que mal contre la désinformation véhiculée en particulier sur les réseaux sociaux et sur les médias en général. Dans cette optique, jeudi dernier le Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, a – devant les députés – indiqué qu’il n’y a aucune preuve irréfragable susceptible de « coincer » les 42 policiers taxés d’avoir incendié les maisons. Mais le lendemain, la vidéo qui décrit les faits a, justement, été remise au directeur du cabinet du ministre de la Sécurité Intérieure. Reste à savoir à quel genre de sésame le Premier ministre aura-t-il recours après cette preuve. Dans un communiqué en date du 27 novembre, le Cram a soutenu que « cette affaire aurait pu être résolue au niveau du fokontany concerné et qu’on aurait très bien pu éviter ce drame si et seulement si les autorités étatiques ont pris diligemment les mesures adéquates et n’ont pas inventé ces fausses informations ». Quoi qu’il en soit, l’affaire Antsakabary demeure à suivre jusqu’à ce que lumière y soit faite.
Aina Bovel