
La candidature de Hery Rajaonarimampianina, le président de la République, est fortement sollicitée par les membres du parti au pouvoir « Hery Vaovaon’i Madagasikara » (HVM). A deux ans du rendez-vous électoral de 2018, le HVM entame d’ores et déjà sa « précampagne ».
Infraction au Code. La précampagne constitue un vide juridique à Madagascar. En effet, aucune disposition de la loi n°2012-005 du 22 mars 2012 portant Code électoral ne le prévoit. Cela fait partie de ses failles et qui, d’ailleurs, ont été soulevées par les partis politiques lors de l’atelier organisé par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) avec eux. Justement, le KMF/CNOE a interpellé cette commission mandatée par loi à ce qu’elle veille au respect des textes en vigueur. « La précampagne donne lieu à l’inégalité des candidats. Ce n’est pas parce que vous êtes au pouvoir que vous avez le droit de tout faire », a averti Raharisoamalala Patricia, membre de cet observatoire. De surcroît, les médias pro-régimes abondent, les autres veulent obtenir une autorisation mais en vain. Ce qui est certain, c’est que le parti au pouvoir veut museler et prépare d’ores et déjà le terrain pour 2018. Reste à savoir si avec un bilan mitigé, il réussira à garder la clé de la magistrature suprême.
Refonte. Avec tous les candidats potentiels et qui sont tous confiants, il y a de forte chance qu’une crise postélectorale ait lieu. Pourtant, il faut déjà commencer à l’éviter en procédant à la refonte du système électoral malgache. Cela a fait l’objet d’une étude par Randriambeloson Angelo François, administrateur civil issu de l’Ecole Nationale d’Administration de Madagascar (ENAM) et qui sera présenté et proposé au gouvernement, à la société civile, aux partis politiques et surtout à la CENI. Il faut d’abord procéder au « recensement physique » qui, d’après lui, sera différent du recensement déclaratif utilisé habituellement. En d’autres termes, « le recours à l’informatisation des données électorales à partir des bases de données administratives, physiques, économiques et sociales de la population est irréversible ». Toujours d’après les explications de Randriambeloson Angelo François, le projet sera « directement opérationnel. D’ailleurs, le coût s’évalue à 70 000 USD ». S’étendant uniquement sur six mois, le projet permet d’éviter une crise postélectorale dans la mesure où les résultats des élections seront vérifiables et aucun risque de fraude n’est à craindre. Faut-il rappeler que depuis le 1er décembre jusqu’au 31 janvier prochain, les révisions annuelles des listes électorales s’effectuent. Elles seront définitivement arrêtées le 15 avril. Notons également que le dernier recensement général de la population a eu lieu en 1993.
Aina Bovel