C’est normalement aujourd’hui que l’on devrait savoir la vérité à propos du bilan de l’OMS ayant fait état, le 7 mai dernier, de 67 cas de contamination en totale contradiction de celui des autorités sanitaires malgaches parlant de 36 cas de contamination au Covid 19. Ce brusque saut quantitatif qui a ému l’opinion publique a provoqué l’irritation des autorités qui ont exprimé leur scepticisme sur la fiabilité de ces résultats . La décision de recommencer les tests avec un plateau formé par l’Institut Pasteur et le laboratoire du centre Charles Mérieux a commencé à semer le doute dans l’esprit d’une partie de l’opinion. Les chiffres publiés dans les jours suivants ont montré que le virus se propage effectivement, pourtant ils sont tempérés par le fait que des malades guérissent. Mais l’opinion qui avait été bercée par l’illusion d’une maîtrise parfaite de l’épidémie a un besoin de vérité et attend qu’on lui fournisse des explications plausibles.
Dans l’attente du résultat des analyses refaites
La cacophonie de la semaine dernière a laissé des traces et même si l’effort de transparence faite par les autorités sanitaires est méritoire, c’est avec un œil un peu plus inquisiteur que les chiffres annoncés tous les jours sont regardés. Il est avéré que des cas de contamination sont détectés tous les jours et qu’il est nécessaire de continuer à suivre les recommandations faites et de respecter toutes les mesures prescrites. L’assurance donnée de nombreuses guérisons ne dissipe cependant pas le doute qui s’est insinué dans l’esprit de certains citoyens. La mise en avant du Covid organics et le prestige qu’en tire le chef de l’Etat sur le plan international ne contrebalancent pas entièrement le sentiment de frustration latent. On peut tirer une légitime fierté du crédit dont jouit le président de la République en Afrique et sur la scène internationale, mais cela est en partie gommé sur le plan intérieur par les problèmes économiques. Tout cela constitue un obstacle à la bonne perception de l’action du chef de l’Etat. Les résultats des analyses qui ont été refaites après le cafouillage de jeudi dernier peuvent déjà dissiper en partie le malaise qui est né.
Patrice RABE.