
Le tango argentin, plus qu’une danse. Plutôt une affirmation de soi à travers l’altérité, ce style de danse en prospection à Madagascar est fortement représenté par des passionné(e)s.
En première ligne, on retrouve Vivi Piperi. Une dame diplômée et membre de la prestigieuse association internationale des professeurs de danse. Une grecque qui s’est appropriée l’Argentine et qui a choisi Madagascar comme terre d’avenir. Quand un instant, entre sa passion, motrice de toute une carrière, et les propos d’une technicienne aguerrie, elle répond ici au jeu des questions réponses.
Vous êtes une ambassadrice reconnue dans le monde entier du tango argentin, qu’est-ce que vous allez offrir aux amateurs de la capitale ?
Je vais enseigner dans une école de danse, les 1001 étoiles à partir du 14 septembre à Tsimbazaza. Mais avant, nous avons créé une association Tangera. Nous promouvons au-delà de la danse, la danse classique, le tango argentin… Bref la culture en générale.
Est-ce que le tango argentin s’est tout de suite imposé à vous ?
Au fait je suis grecque, parce que le tango argentin est une danse internationale avec ses origines argentines, elle est appréciée à travers le monde. Cependant, elle a été créée par les émigrants en Argentine. Donc, c’est une pratique retrouvée sur tous les continents avec une influence de différentes cultures. Et à Madagascar, il y en a des pratiquants. Alors, les meilleurs dans cette danse ne viennent pas forcément d’Argentine. Lors des derniers championnats du monde, un couple venu de la Grèce a été parmi les cinq premiers.
A Madagascar, la communauté du tango argentin en est où actuellement ?
Ici, il y a les danses qui dominent. Par contre, la communauté qui pratique cette danse ancienne dans la Grande Île est formée de passionné(e)s. Elle est encore assez petite. Mais nous sommes de vrais passionnés de cette danse. Vous savez, dès que vous touchez au tango argentin, vous devenez passionné. C’est une danse sociale. Le fait est qu’il vous suffit de connaitre les pas de bases. Alors, c’est à vous de vous renforcer après.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce style ?
Cette danse est une forme de dialogue. Dans les autres danses, vous pouvez vous affirmer vous-même. Avec le tango, la danse est libre. La dame doit suivre les mouvements, alors les danseurs doivent être connectés l’une à l’autre. Ensuite, il y a une expression qui dit que, si vous n’êtes pas connectés, vous ne vous retrouverez jamais. Alors, si les autres danses sont une affirmation de soi avec son corps, le tango est une affirmation envers l’autre, une affirmation d’ensemble. Cette communication peut être un manque. Par exemple, pour trois minutes de mouvement, vous pouvez vous exprimer. Et il y a de tout, la mélancolie, la passion… Par ailleurs, l’objectif est de pouvoir s’exprimer soi- même.
Une liberté qui risque d’être enfermée dans la technique, pourquoi enseigner cette danse ?
C’est là le défi de l’enseignement. L’objectif du professeur est de transmettre la passion et l’amour pour la danse. Puisque nous avons la même passion, il ne doit pas favoriser la concurrence mais la communication. Le tango argentin doit connaitre très bien la technique qui vous aidera à vous exprimer de meilleure manière.
Recueillis par Maminirina Rado