
Objet culturel et économique, le rhum artisanal malgache communément appelé le « Toaka gasy » sera au centre d’un débat « La légalisation du toaka gasy » mercredi au Youth Civic Center (YCC) Analakely à partir de 12 h 15’. Cette rencontre vaut le détour, puisque ce nectar est prohibé dans le pays.. Pourtant, les gouvernants successifs n’ont jamais tenté de mener des actions radicales pour arrêter définitivement sa production et son trafic. Sans doute, parce que cette boisson qui apporte mal de tête et brûlure d’estomac et conférant autant la joie de vivre et la « positive attitude », est un objet culturel et identitaire. On retrouve ses traces dans le palais d’Ilafy, avec les matériels à fabriquer le « toaka gasy » entreposés.
Les gens ont tendance à croire que le rhum artisanal est inséparable des rituels traditionnels malgaches. Il n’en est pas ainsi pour autant. Il y a des distinctions pour l’utilisation de ce produit. Cependant, on le retrouve dans les rassemblements festifs et funéraires. La fascination et le mystère entourant le « Toaka gasy » ont soulevé des légendes urbaines et autres théories du complot, entre autres : « l’Etat ne voudrait pas le légaliser parce qu’il subit la pression des producteurs de rhum cacheté dont les sociétés appartiennent à des étrangers », « un grand hôtel tananarivien exporterait ce rhum en cachette ». Il est temps donc de débroussailler tout cet imbroglio entourant le rhum artisanal.
Si le riz, le zébu, la mer, les hommes, la valiha… possèdent des contes de leur création ou de leur découverte, le rhum traditionnel malgache est peu révélé dans ces traditions orales. Lors de ce débat, on s’attendra également donc à savoir sur les origines de cette boisson. Si Madagascar a été sous les influences des migrations asiatiques, africaines, arabes, européennes… les chercheurs n’ont pas encore délivré le nom de la civilisation qui a apporté les techniques de fabrication du rhum sur la Grande Île. Il ne faut pas aussi oublier que le rhum traditionnel se décline sous diverses formes : betsabetsa, galeoka… Autant de questions qui nécessitent des réponses claires afin de penser à la valorisation ou le rejet définitif de cette boisson pour le bien commun.
MaminirinaRado