La vie nationale a véritablement repris son cours après les événements de ces derniers jours. Les Malgaches ont redécouvert leur routine habituelle et retrouvé leurs embouteillages. Plus sérieusement, la machine parlementaire s’est remise en marche et le Sénat a retrouvé son face-à-face traditionnel avec le gouvernement.
Un débat normal dans un Sénat tout aussi normal
La Sénat est, à l’instar de l’Assemblée nationale, une des deux Chambres où les représentants du peuple peuvent interpeller les membres du gouvernement. Elle doit donc se faire l’écho des préoccupations de la population. La séance qui s’est déroulée hier ne fut pas particulièrement agitée. La retransmission des interventions des sénateurs à la télévision nationale a permis de noter l’extrême courtoisie de ceux qui se sont adressés aux ministres et secrétaires d’Etat présents. A aucun moment, le ton n’est monté lorsque certains intervenants ont évoqué les problèmes de leur région. Finalement, on a eu l’impression d’une Chambre Basse peu frondeuse et peu revendicative, la presque totalité de ses membres étant acquise à la cause du régime. On avait appris avant-hier cependant que ces derniers avaient des revendications matérielles à présenter. Il s’agissait du paiement d’arriérés s’élevant à quelques milliards d’ariary. A la différence de leurs paires de la Chambre Haute, ils n’exigent pas de 4×4, mais ils ne demandent que ce qui leur est dû. Les membres du gouvernement ont passé une journée tout à fait calme et ont répondu tout aussi calmement à ceux qui les ont interpellés. C’est donc l’image d’une démocratie paisible que nous ont donné les débats d’hier. Il n’y aura pas de projet de destitution en vue. Les grands problèmes auxquels est confrontée la nation ne seront pas effleurés. Les questions posées par les intervenants ont reçu de réponses tout à fait convenues qui ont contenté tout le monde. C’est la vie parlementaire malgache qui se déroule de manière normale sous la IVe République !
Patrice RABE