L’inflation croissante freine l’avancée de la lutte contre la pauvreté. C’est dans cette logique que la Banque mondiale soutient que le Gouvernement doit rétablir d’urgence la stabilité macroéconomique et protéger les pauvres. Selon l’institution, la croissance économique est ralentie par les vents contraires de la conjoncture mondiale, tandis que les pays restent aux prises avec une inflation croissante. « Le risque de stagflation se fait sentir alors que le haut niveau des taux d’intérêt et de la dette force les gouvernements africains à faire des choix difficiles pour réussir à protéger l’emploi, le pouvoir d’achat et les acquis du développement », a communiqué l’institution de Bretton Woods dans son dernier numéro, la publication semestrielle « Africa’s Pulse ». En effet, cette publication analyse les perspectives économiques régionales à court terme et prévoit une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne, de 4,1 % en 2021 à 3,3 % en 2022, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux anticipations du mois d’avril.
Facteurs de ralentissement
Selon les explications, cette dégradation est principalement due au ralentissement de la croissance mondiale, et en particulier à la baisse de la demande chinoise de biens de base produits en Afrique. La guerre en Ukraine exacerbe une inflation déjà élevée et pèse sur l’activité économique en contribuant à déprimer à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménages. En juillet 2022, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des informations sont disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5 %, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres. « Ces tendances compromettent la réduction de la pauvreté, déjà mise à mal par les conséquences de la pandémie de Covid-19. L’impact de la forte augmentation des prix alimentaires sur les personnes qui peinent à nourrir leur famille est l’aspect le plus préoccupant, car il menace le développement humain à long terme. Cette situation nécessite la prise de mesures politiques d’urgence pour rétablir la stabilité macroéconomique et aider les ménages les plus pauvres, tout en réorientant les dépenses dans le secteur agricole et alimentaire, de manière à renforcer la résilience future », a soutenuAndrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Cette institution financière estime que la dette en Afrique subsaharienne devrait rester élevée, à 58,6 % du PIB (Produit intérieur brut), pour cette année 2022.
Antsa R.