L’impuissance de l’Exécutif face aux problèmes socio-économiques au pays a été dénoncée hier à Tsimbazaza.
Le gouvernement, qui vient d’obtenir à Paris des promesses de financement de l’ordre de 6,4 milliards de dollars, a été placé hier devant ses responsabilités. Les députés ont abordé durant leur face-à-face avec l’Exécutif les problèmes sociaux auxquels sont confrontés les Malgaches dans leur vie quotidienne. Les élus ont dénoncé l’impuissance du gouvernement devant le retour du délestage au lendemain de l’annonce de gros investissements dans la production énergétique à Madagascar. Ces derniers jours, le délestage suscite des indignations dans la Capitale. Aucun quartier n’est épargné. Par ailleurs, la recrudescence de l’insécurité a été soulevée hier à Tsimbazaza lors du face-à-face entre le gouvernement et les députés. Ces derniers constatent que les forces spéciales mises sur pied par l’Exécutif pour lutter notamment contre les vols de bovidés semblent ne plus être efficaces. Tout récemment dans le district d’Isandra, trois personnes ont été tuées par les « Dahalo », alors qu’ils acheminaient leur troupeau vers le marché de bovidés. Certains élus se sont insurgés contre le blocage des subventions destinées aux communes. La décentralisation effective est compromise par l’absence de ces subventions.
Constats amers. Les quatre chefs d’église du FFKM, dans leur déclaration du 27 novembre 2016 à Toamasina, font constater que les forces de l’ordre ont failli à leur mission. « Les forces de l’ordre ne sont plus le « Tandroka aron’ny vozona » pour la population. Elles sont devenues des forces de répression. Les biens et la vie de nos concitoyens ne sont plus protégés.», dénoncent les dirigeants du Conseil œcuménique des églises chrétiennes. A propos de ce problème d’insécurité, le FFKM demande aux dirigeants à fournir beaucoup plus d’efforts. D’après toujours les dirigeants religieux, la population n’a plus confiance en la justice, ce qui explique le phénomène des vindictes populaires. Le FFKM n’a pas manqué dans sa déclaration de Toamasina d’interpeller le pouvoir sur la paupérisation de la population. « Alors que Madagascar regorge de richesses naturelles qui ne profitent qu’à une minorité et aux étrangers »,rappellent le Mgr Odon Razanakolona et consorts. Le vol de cloches et la destruction des objets sacrés ont été également condamnés. Devant ces phénomènes qui n’ont jamais existé à Madagascar, le FFKM propose le renforcement du contrôle aux frontières, notamment à l’endroit des étrangers en situation irrégulière dans le pays.
R.Eugène
