
Avec le délestage au quotidien dans toutes les villes de Madagascar, il y a de quoi s’insurger contre le service offert par la Jirama.
19h et c’est la nuit noire. La ville est plongée dans le noir total, aucune lumière à l’horizon, sauf peut-être les lueurs des voitures qui passent et qui caressent les murs des maisons. Dans les foyers, la famille s’attroupe autour d’une bougie allumée. C’est presque poétique, sauf que c’est loin d’être une scène tirée d’une chanson langoureuse. C’est le quotidien des Tananariviens, qui ne semblent même plus s’énerver face à une telle situation, puisque de toute façon, malgré leurs complaintes, aucun changement ne s’opère. Comme service public, la Jirama n’a aucun mérite. Avec un coût toujours à la hausse, un personnel syndical en grève, les usagers ne comprennent plus rien. Puisque dans cette histoire, ce sont toujours les particuliers et consommateurs qui paient au prix cher ces services.
Manque à gagner. Le délestage, c’est loin d’être une simple coupure de courant. C’est surtout du matériel exposé à la surtension, qui risque de se détériorer à tout moment et que de toute façon personne ne va rembourser. C’est aussi du temps perdu et donc un manque à gagner pour les entreprises, petites ou moyennes, qui ne peuvent pas s’offrir un groupe électrogène et du carburant pour relayer la coupure de courant. C’est enfin une occasion pour les malfaiteurs d’agir en toute quiétude, favorisant l’insécurité déjà très grande dans la capitale. Sans aucune prévention et aucune information ni explication, la Jirama coupe le courant. Au grand dam des consommateurs !
Anjara Rasoanaivo