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dimanche, avril 28, 2024
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Délinquants sexuels : La castration chimique, tour d’horizon 

Dans certains pays, la castration chimique est utilisée, soit en substitution à la peine de prison chez les délinquants sexuels condamnés pour pédophilie, soit en complément à la peine de prison.

La castration chimique, également appelée traitement inhibiteur de libido, est un traitement médical qui vise à réduire les pulsions sexuelles d’un individu, par le biais de la réduction de la production de testostérone par la prise de médicaments. 

Méthode utilisée dans des pays comme les Etats-Unis et plusieurs pays d’Europe pour lutter contre la récidive des délinquants sexuels, la castration chimique a été évoquée récemment à Madagascar et envisagée pour les auteurs d’infractions sexuelles tel le viol sur des enfants. La castration chimique consiste à administrer des médicaments agissant sur les hormones sexuelles. Chez l’homme, les médicaments réduisent la production de testostérone, diminuant ainsi l’appétence sexuelle. L’administration des médicaments peut se présenter sous deux formes : par voie orale ou par injections. La castration chimique existe aussi chez la femme par l’administration de médicaments réduisant les niveaux d’œstrogènes.   

Cadre législatif

Dans les pays où cette méthode de la castration chimique est utilisée, elle est encadrée par la législation en vigueur, généralement le code pénal. Elle est décidée généralement lors d’une injonction de soin. En France, à titre d’exemple, dans le cadre d’une injonction de soin prononcée par un tribunal correctionnel ou une cour d’assises, c’est le médecin qui décide si un traitement visant à réduire la libido du condamné est utile ou non.

A Madagascar où la législation n’inclut pas encore le chapitre de la castration chimique, une modification du code pénal sera sans doute un passage obligé. L’ordre national des médecins, interrogé sur la question de la castration chimique, indique que cette entité s’exprimera prochainement et fournira, avec l’Académie nationale de médecine de Madagascar, des explications à ce sujet. 

Pas irréversible

Les effets de la castration chimique durent tant que dure le traitement. Autrement dit, elle n’est pas irréversible et ses effets cessent à l’arrêt de l’administration des substances hormonales. En France, un médicament commercialisé pour la castration chimique est un dérivé de la progestérone ayant une action anti-androgène. Son action est de contrecarrer l’action des hormones androgènes sécrétées par les testicules, essentiellement la testostérone. Un autre médicament, quant à lui, bloque l’action d’une  hormone libératrice des gonadotrophines, une hormone de  la reproduction. Aujourd’hui dans le monde, plusieurs autres traitements existent. Ils sont généralement efficaces, mais doivent s’accompagner d’un suivi psychologique. 

Histoire

 Aux Etats-Unis, le Depo Provera, médicament contraceptif à base de progestérone, a été expérimenté en 1966 comme un moyen en vue de castration chimique. Cette année-là, le psychologue John Money, également spécialiste dans la recherche de l’identité sexuelle et la biologie de genre, a prescrit de l’acétate medroxyprogesterone comme un traitement pour un individu pédophile. Ce psychologue est devenu le premier Américain à employer la castration chimique. Malgré la réussite de cette nouvelle forme de castration, ce médicament n’a pas été approuvé par le FDA (Food and Drugs Administration) comme un traitement pour des délinquants sexuels.  Pour rappel, au moins neuf Etats des Etats-Unis, (Californie, Floride, Géorgie, Iowa, Louisiane, Montana, Oregon, Texas, Wisconsin) ont expérimenté la castration chimique, la Californie étant le premier Etat aux Etats-Unis à utiliser la castration chimique comme punition pour des délinquants sexuels. Dans cet état, après un deuxième délit, le traitement par castration chimique est obligatoire. Ainsi, en 1996, la Californie  a voté une loi permettant à un juge de demander qu’une personne condamnée pour pédophilie reçoive des injections régulières comme condition à une remise en liberté. Elle est ainsi devenue, après la modification d’une section du code pénal, le premier Etat américain à ordonner la castration chimique obligatoire comme punition pour l’attouchement d’enfants.    

En Europe, dans des pays comme l’Allemagne, le Danemark, la Belgique, la Pologne, la castration chimique est une méthode qui a fait ses preuves comme solution au récidivisme des auteurs de crime sexuel. Pas imposée, elle est généralement décidée après une expertise psychiatrique et accompagnée d’une psychothérapie. Au Danemark, en 1997, après une modification apportée au code pénal en 1997, il a été défini que la castration chimique est  susceptible d’être mise en œuvre, d’une part, en cas d’infractions sexuelles sans recours à la violence – la castration chimique peut ainsi être un substitut à l’incarcération – et d’autre part, pour les délinquants sexuels condamnés à des peines de prison ferme et considérés comme susceptibles de tirer profit d’un tel traitement. Auquel cas, la castration chimique est réalisée pendant l’incarcération ou pendant la période de liberté conditionnelle. Dans tous les cas, le processus nécessite toujours l’accord de l’intéressé. En 2001, après plusieurs années à titre expérimental, le dispositif est devenu définitif. Depuis, la castration chimique peut être appliquée, soit en substitution à la peine de prison, soit en complément à la peine de prison. 

Hanitra R.

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