La rentrée à l’Assemblée nationale est très détendue. Les piques des députés ont disparu pour laisser place à une ovation au gouvernement de Christian Ntsay. En effet, le président de la République et le gouvernement peuvent compter sur le soutien indéfectible de l’Assemblée nationale. Christine Razanamahasoa l’a dit sans ambage, hier, à l’occasion du traditionnel discours d’ouverture de la session du parlement à Tsimbazaza. « Les députés sont là pour vous soutenir. Comptez sur nous ! », a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale hier devant le chef du gouvernement, Christian Ntsay, et ses collègues ministres qui sont, d’ailleurs, venus nombreux pour assister à la cérémonie. « Nous sommes satisfaits des différentes réalisations sous l’impulsion du président de la République », a martelé la cheffe de la majorité à Tsimbazaza. Les bras-dessus bras-dessous entre députés et ministres, sont sollicités à la Chambre basse pour « réaliser les 13 velirano du président de la République » avec comme ligne de mire l’échéance de 2023.
Pression. La tension qui a animé, il y a quelques mois, l’Exécutif et les députés n’est qu’un mauvais souvenir pour le gouvernement. Le nuage des critiques auxquelles il a eu droit à plusieurs reprises à l’hémicycle s’est dissipé. L’heure est maintenant aux compliments. Car les nouveaux membres du gouvernement ont été acclamés par les partisans du Chef de l’Etat à l’Assemblée nationale. « Nous vous souhaitons bon vent » a annoncé Christine Razanamahasoa, hier durant son discours. Il y a quelques mois de cela, les députés ont été avares de ces phrases envers l’exécutif. Autant ils se réunissent, autant les réquisitoires fusent à l’endroit du gouvernement. À la rentrée comme à la sortie des sessions précédentes, les députés n’ont cessé de faire pression sur les chefs de l’exécutif pour remanier le gouvernement, écarter certaines têtes de la formation de Christian Ntsay et pêcher des nouveaux membres dans les eaux de Tsimbazaza. Des députés sont même arrivés à signer une pétition pour réclamer des têtes de ministres. Mais ces temps sont révolus à entendre Christine Razanamahasoa hier au perchoir.
Adieux. L’équipe qui vient d’être alignée par Christian Ntsay depuis le 15 août dernier semble avoir arrangé les humeurs des députés. La barque semble être bien partie pour son nouveau mandat. Mais « il faut que les relations entre les membres du gouvernement et les députés soient fluidifiées », a tout de même recommandé la députée d’Ambatofinandrahana. C’est la condition que Tsimbazaza a posée hier. Le courant doit passer sans encombre, c’est le souhait formulé par la majorité. Car l’entente que voulaient avoir les élus avec l’Exécutif n’était pas acquise avec la précédente formation. Certains ministres, qui ont la langue bien pendue pour fustiger les députés ne manquaient pas non plus, situation qui envenimait la relation entre les deux institutions. Johnny Richard Andriamahefarivo, Richard Ravalomanana ou encore Richard Randriamandrato sont des têtes bien connues des députés, mais ces derniers ont déjà fait leurs adieux au gouvernement depuis mi-août dernier.
Scandaleuses. Toutefois l’acclamation a été également assortie, hier, d’une mise en garde. « Les partisans du régime doivent faire preuve de retenue au risque de mettre en branle les acquis », a souhaité la présidente de l’Assemblée nationale. Dans leurs paroles et leurs actes, surtout en public, les hauts responsables devraient « servir d’exemples » a-t-elle avancé. Ces derniers temps, faut-il le rappeler, des personnalités politiques ont fait parler d’elles en collant leurs noms, à tort ou à raison, dans des affaires scandaleuses, indignes au rang d’un haut commis de l’Etat et à l’encontre des mœurs du grand public. Le régime est affecté par ces faits à tel point que certaines personnes hautement placées se trouvent obligées de se justifier en public via la presse. Une chose est sûre, l’ampleur de la polémique sur ces affaires n’a pas laissé indifférente la patronne de l’Assemblée nationale.
Rija R.
