« Ce n’est pas normal ! », c’est ce qu’a constaté Tsanta Randrianarimanana, président du Tribunal Administratif d’Antananarivo lors de la conférence organisée par l’AAENA ou Association des Anciens de l’Ecole Nationale d’Administration (France) hier à l’Institut Français de Madagascar (IFM) portant sur le thème « Les espaces urbains à Madagascar ». En effet, pendant son intervention, il n’a de cesse souligné que « les problèmes liés à l’urbanisme relèvent des faits sociaux dont le Droit en est un instrument de régularisation ». D’ailleurs, il n’a pas manqué de donner sa propre définition de ce que c’est que l’urbanisme à l’assistance qui, pour la plupart, a été animée par des jeunes étudiants. Pour lui, « c’est un ensemble de mesures juridiques et d’opérations matérielles destinées à donner un développement ordonné des agglomérations en fonction des besoins ». Effectivement, son intervention a été accessoirisée par la présentation des problèmes liés à la mauvaise gestion de l’espace tananarivien qui, d’après lui, ont un dénominateur commun : « la recherche de l’argent ». En tant que juriste, Tsanta Randrianarimanana propose donc que « les lois y afférentes soient appliquées et ce, sans favoritisme ». Ce qui n’est pas une mince affaire pour le cas de Madagascar.
Les outils. Outre Tsanta Randrianarimanana, Tolotra Andriamitantsoa, directeur de l’Observatoire de l’Aménagement du Territoire (OAT) rattaché au ministère auprès de la Présidence chargé des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l‘Equipement (M2PATE) a quant à lui donné des chiffres. D’après lui, « la croissance humaine des villes à Madagascar est en marche » dans la mesure où « le taux de croissance démographique a atteint 4,4 % pour cette année 2016 ». Pourtant, les grandes villes abritant plus de 5 000 habitants recensées au nombre de 172 sont confrontées à plusieurs défis tels que l’accès aux transports en commun, l’assainissement, l’adduction d’eau potable,… En passant, Tolotra Andriamitantsoa a également soulevé le coût dispendieux de l’élaboration des plans d’urbanisme de détail – élaborés à une échelle bien précise que le plan d’urbanisme directeur – qui s’élève entre 30 millions à 70 millions d’Ariary. Comme solution, il propose le « recours au partenariat public-privé, au renforcement de capacité des collectivités locales décentralisées, mais aussi l’application d’outils simples mais adaptés ».
Aina Bovel