Deux jours de pluie et dans des quartiers de la capitale, on a déjà les pieds dans l’eau. Sur certaines très mauvaises routes comme Andravoahangy, Ambohipo, 67Ha, Ambodin’Isotry, les nids de poule remplis d’eau sont autant d’épreuves et de freins à la fluidité de la circulation. Les canaux d’évacuation ont pratiquement déjà atteint leurs limites. Sans des solutions urgentes, drastiques et idoines, il est prévisible que la capitale aura souffert de la saison des pluies à venir. Le maire Lalao Ravalomanana aura-t-elle assez d’autorité pour s’imposer sur le laxisme et la corruption qui ont longtemps prévalu et détruit petit à petit la ville des mille. L’une de ses premières mesures est venue à point nommé. Elle a interdit le remblayage en cette période dangereuse. Des surfaces de retenues d’eau habituelles sont grignotées de toutes parts par des investissements immobiliers. De lourdes menaces d’inondations planent déjà sur les bas-quartiers où l’évacuation est bouchée ou fait défaut.
Deux jours de pluie
Mais les deux jours de grosses gouttes n’ont pas seulement été négatifs pour la capitale. Ils ont adouci le climat que la fournaise du soleil a pris en otage. Ils ont apporté un peu de fraîcheur aux plantes qui ont retrouvé leur verte couleur. Après un hiver ressenti plus rigoureux que l’année précédente, la brutalité du passage en saison chaude début octobre a pris de court beaucoup de gens à la santé fragile en cette période des moustiques et des maladies comme la fièvre et le paludisme. L’intensité de la chaleur et de la sécheresse ont fait, bon an mal an, des victimes. Dans le Sud du pays où les pluies sont absentes et où le Kéré (famine) sévit, des populations ont déserté les villages pour d’autres horizons plus hospitaliers et des températures plus supportables. A Antananarivo, malgré leurs effets néfastes, les pluies ont été un soulagement en ces temps de canicule. Une chose est sûre, la ville d’Antananarivo a besoin d’être repensée. Ses extensions anarchiques risquent de lui coûter très cher. Les nouveaux élus ont un devoir d’amour et de bonne gouvernance pour redresser la situation. Ils n’ont pas de temps à perdre devant l’importance des enjeux. La protection de la capitale passe par le respect de l’Etat de droit, la lutte contre la corruption et la volonté de rendre la ville plus agréable à vivre pour tous ses habitants sans distinction. Pour l’heure, il faut craindre l’effet des prochaines pluies si quelques grosses gouttes ont déjà mis à l’épreuve certains quartiers.
Zo Rakotoseheno
