
Le leader du parti Malagasy Miara-Miainga (MMM) pointe du doigt la partialité du régime. Trois mois après les faits et le dépôt de sa plainte, l’affaire semble rester sans suite. En effet, l’échauffourée qui s’est produite à Andavamamba entre les partisans du Collectif des candidats et ceux du président Andry Rajoelina, candidat numéro 3 à l’époque, le 17 octobre, a fait des dégâts. Les « oranges » n’ont pas épargné la voiture de l’ancien ministre de l’Aménagement du territoire qui a subi quelques coups au passage. Hier, Hajo Andrianainarivelo a rappelé que la plainte qu’il a déposée concernant cette affaire n’a pas eu de suite alors que tous ceux qui ont pris part à cet acte « visant à diviser les Malgaches », selon ses dires, ont tous été pris en photo. « Il est ainsi évident qu’il y a un deux poids deux mesures dans l’application des lois », a ainsi soutenu le numéro Un du MMM.
Intouchables. Hajo Andrianainarivelo et son avocat se sont déjà déplacés auprès de la « brigade territoriale de la ville d’Antananarivo à Betongolo », le 19 novembre afin de demander l’avancement de l’enquête concernant les dégâts causés à ses biens à Andavamamba. Une plainte qui devrait être suivie d’une enquête depuis le 20 novembre. « Lorsque ce sont les proches des dirigeants qui se trouvent impliqués dans des sales affaires, il semble qu’ils restent souvent intouchables », a-t-il dénoncé avant de prendre l’exemple du riz avarié à Mahajanga ou encore du litige foncier d’Isahafa ou bien l’affaire de carburant frelaté de Toamasina. Il regrette ce culte d’impunité qui gangrène la société et qui pose certaines personnes au-dessus de la loi. « Madagascar ne se développera pas dans la corruption et l’impunité. On ne fait que tromper la population », a-t-il soutenu.
Second souffle. En tout cas, le patron du Malagasy Miara-Miainga reste critique sur les mauvaises pratiques politiques de ces dernières années. Il a ainsi martelé la nécessité de restaurer l’Etat de droit. Pas plus tard que ce 7 décembre, il a indiqué que « combattre l’injustice se prépare et l’impunité n’a pas droit de cité au sein de notre Patrie. C’est une bataille pour la terre de nos enfants ». Des propos qui ont toutes leurs significations dans un contexte où l’opposition est à la recherche de son second souffle et où ses leaders devraient user de toutes ses imaginations afin de trouver les bons mots pour raviver l’espoir de leurs partisans après les revers des mois de novembre et décembre.
Julien R.