Ça y est, nous y voilà, il faut être d’une autre planète pour ignorer l’Evènement. Depuis samedi et ce pendant un mois, les amoureux du ballon rond, comme on dit, vont vibrer au rythme des coups des sifflets et des cris. Heureux les chanceux spectateurs présents dans les dix stades de France, mais ceux qui sont dans les «fans zones», ces espaces extérieures dédiées aux téléspectateurs ne sont pas en reste, au contraire, l’ambiance y est plus festive parce que verre à la main on peut y chambrer à volonté son voisin. Il y a aussi les cafés, les salons à la maison. Chez nous, attendons-nous à vivre la même frénésie, de dérivée seconde de « fan zone », même dans les recoins où la RNM est captée, les soirées d’hiver seront chaudes. La magie du foot opère avec comme conséquence des trêves et des rêves, sur les fronts de guerre tout court, guerre sociale… rêves de marchands de piles électriques, des tenants d’épi-bar de colossaux chiffres d’affaires. La France espère empocher pour l’évènement 1,2 milliards d’euros de bénéfices. Ah si notre tourisme avait cette chance !
Phénomène de société le foot dont l’ampleur n’a pas échappé aux chercheurs. Philippe VILLEMUS dans son ouvrage « Le Dieu Football, Ses Origines, ses Rites, ses Symboles » rapporte que les origines de ce jeu remontent à la nuit des temps où les vainqueurs jouaient des pieds la tête coupée du chef des vaincus et l’on se raffolait. Bien moins macabre, selon toujours l’auteur, le premier témoignage du jeu de balle au pied nous provient de l’empire chinois des Shang, près de 2 000 ans avant J-C. Son histoire est connue par les fouilles archéologiques, son nom, TSU CHU. Cette pratique faisait partie de l’entraînement militaire. « La balle était ronde et en cuir de porc ou de chien. Elle devait être lancée au-delà de deux bâtons plantés… ». Le KEMARI japonais, la balle était en bambou recouverte de cuir. Pour y jouer,on était dans une cour ou un terrain bien délimité. L’objectif était de ne pas laisser tomber la sphère d’environ vingt centimètres de diamètre, à terre. Pour y parvenir on pouvait utiliser la tête, le genou ou le pied»…
Plus marrant mais non moins significative est cette narration d’un match d’un individu hors de notre civilisation: « C’est un grand temple où les fidèles séparés en deux étaient nombreux. Ils criaient et gesticulaient en regardant des hommes, leurs esclaves peut-être, vêtus d’habits différents qui courraient à gauche à droite sous l’ordre d’un prêtre de noir vêtu. Et quand la messe est finie, une partie s’en va le cœur joyeux sûrement ayant reçu la bénédiction divine tandis que l’autre partie rentre tout penaud jurant que la prochaine fois elle priera davantage » Bon sens ne saurait mentir ! Chez nous, on aime à redire le Betsileo qui voit un terrain de foot et de dire : « Hay ve ka tany midadasika toy izao tokony hambolena mangahazo ka hanenzehana kaotosoa ! »Enfin une épisode dont la véracité n’est pas vérifiée. C.Ronaldo a dit : « Dieu m’a envoyé sur terrain pour leur apprendre le foot aux humains. Messi lui a répondu : « Non, je n’ai envoyé personne ! »
Mickey RANARIVAO