
En procédant à la convocation de l’un des leaders de l’Alliance des fédérations et des organisations syndicales de Madagascar (AFO Syndikaly), l’Etat est-il en train de réduire la marge de manœuvre des syndicalistes ?
Maharavo Ratolojanahary, dit Doudou, membre influent de l’«AFO Syndikaly» est convoqué par le ministère de l’Intérieur pour une Demande d’Explication (DE). Cet administrateur civil de son état n’a pas tardé à réagir face aux dispositions prises par ce département ministériel. Celui qui est connu pour n’avoir pas sa langue dans sa poche, de marteler qu’en tant citoyen mais surtout en tant que responsable, il est de son devoir de parler de ce qui ne marche pas dans le pays. Il a tenu ainsi à souligner que « ce que nous avions fait est une dénonciation mais non pas un dénigrement et encore moins une diffamation ». Il estime ainsi qu’il est dans son droit de dire la vérité. Est-ce un début de représailles contre les syndicalistes ? Or, à entendre ce leader de syndicat, il semble qu’il n’a pas l’intention du tout, mais pas du tout de rebrousser chemin. Ces déclarations en sont d’ailleurs les preuves, du moins jusqu’à ce jour. Force est cependant de constater que si ce n’est pas des représailles, cela ressemble étrangement à de l’intimidation.
Délit de corruption. Faut-il rappeler que la flamme syndicale a déposé une plainte auprès du Bianco contre des membres du gouvernement et de hauts responsables de l’Etat portant notamment sur ce qu’elle qualifie de « délit de corruption des dirigeants ». A la suite de cette plainte l’Alliance des fédérations et des organisations syndicales de Madagascar, a tenu une Assemblée Générale au gymnase couvert de Mahamasina où elle a convié notamment les politiciens et les simples citoyens à renforcer leur rang. Pas mal de ceux qui gravitent autour du président de la République n’ont pas ainsi échappé à leur critique. Toutefois, Doudou n’a pas caché, lors de cette réunion, que la tâche qui attend les syndicalistes n’est pas des moindres, c’est pourquoi il a lancé un appel à tout un chacun pour prêter main forte à ces derniers. En tous les cas, « AFO Syndikaly» n’entend pas pour autant baisser les bras et tente autant que possible de réanimer la fibre patriotique de ces concitoyens.
Dominique R.