Voir le président de la République parader en uniforme lors des manœuvres militaires qui se sont déroulées la semaine dernière provoque une certaine amertume chez les citoyens. A voir la fierté des chefs militaires devant l’efficacité de leurs troupes donne l’envie d’ironiser pour ne dire plus lorsqu’on voit une population à la merci des malfaiteurs et des « dahalo ». Quoique le pouvoir dise, il a failli dans la lutte contre l’insécurité.
Du rôle des forces de l’ordre face à l’insécurité
Le chef de l’Etat n’avait pas caché sa fierté devant l’efficacité des troupes censées lors des manœuvres de Tamponketsa repousser des ennemis envahissant le pays. Les militaires dotés de nouveaux matériels sont opérationnels, dit-on. Mais, plutôt que de se prémunir contre un ennemi extérieur hypothétique, ne vaut-il pas mieux protéger la population des bandits armés qui font de plus en plus preuve d’audace. Les attaques à main armée qui se produisent tous les jours montrent que les autorités montrent que les autorités font preuve d’une impuissance rare. Les victimes de ces braquages se comptent par dizaines et les forces de l’ordre vers qui l’on se tourne ne semblent pas réagir. Les pouvoirs publics préfèrent les mobiliser pour empêcher les manifestations de protestation de l’opposition. Dans ce cas, ces militaires et gendarmes n’hésitent pas à sévir pour disperser des hommes et des femmes marchant pacifiquement. Aujourd’hui, l’opinion ne cache pas son désarroi et exprime de plus en plus ouvertement son mécontentement. Nous avions dit, dans une précédente vision, que les autorités au plus haut niveau de l’Etat étaient conscientes de l’urgence de la situation et qu’elles avaient décidé de prendre le problème à bras le corps. Toute la stratégie de la lutte contre l’insécurité, nous affirmait-on, était à repenser. Le temps passe et on ne voit pour l’instant aucune amélioration. C’est le régime qui subit les reproches d’une population lasse des promesses qui ne sont pas suivies d’effet. Il doit se réveiller d’une léthargie où il semble se complaire.
Patrice RABE