C’est une atmosphère politique viciée dans laquelle baigne la Grande île en ce moment. A quelques mois de l’élection présidentielle, les principaux adversaires du chef de l’Etat se rendent compte qu’ils seront l’objet de nombreuses tracasseries et que leur parcours du combattant sera particulièrement éprouvant. Le départ de la course à l’élection présidentielle n’est pas encore lancé et pourtant, les embûches et les chausses trappes sont placées devant ceux qui ont un poids pour certain dans l’opinion.
Durcissement de la stratégie du régime envers ses adversaires
L’ancien président Marc Ravalomanana est le rival déclaré du chef de l’Etat. Il s’est déclaré très tôt candidat à l’élection présidentielle. Les manœuvres d’intimidation du pouvoir à son égard ont commencé très tôt et l’opinion en a été témoin, mais elle a manifesté sa réprobation sur les réseaux sociaux. Cela n’a cependant pas fait reculer le challenger du chef de l’Etat qui a continué à mobiliser ses partisans. Il a pu mesurer lors de ses réunions publiques le crédit qu’il possède auprès de la population. Son entourage a pris conscience de l’importance de la campagne de sensibilisation menée par ses partisans. C’est certainement pour cette raison que certains membres de l’équipe du chef de l’Etat n’ont plus pris de gants pour le gêner. On a donc assisté à ces dérapages malencontreux, qualifiés même de tribalistes par les commentateurs lors de la venue de Marc Ravalomanana à Toliara, il y a quelques jours et à Tolagnaro, hier. Les propos tenus par les manifestants venus l’accueillir n’ ont suscité aucune réaction de la part des autorités. L’ancien président sait donc à quoi s’en tenir et il peut s’attendre à d’autres manœuvres de déstabilisation à son égard. L’autre rival potentiel du chef de l’Etat, Andry Rajoelina, a fait sa première apparition médiatique le week-end dernier. L’interview qu’il a accordée à notre quotidien a fait grand bruit. Le pouvoir garde un œil sur lui et doit certainement avoir un plan pour le gêner.
Patrice RABE