
La santé reproductive des jeunes et les droits y afférents feront partie du programme scolaire des lycées à partir du mois de février de cette année.
“ 20% des jeunes filles âgées entre 15 et19 ans ont déjà eu leur premier rapport sexuel, 32% sont mariées avant l’âge de 19 ans, 18% de celles de 15 et 19 ans ne ressentent pas le besoin de recourir aux méthodes contraceptives”. Ce sont là quelques statistiques sur la situation actuelle des jeunes malgaches dans le domaine de la santé, du droit sexuel et de la reproductivité. Une situation alarmante qui est à l’origine du fort taux de mortalité maternelle selon les dires du docteur Sylvain Razafy, représentant du ministère de la Santé publique lors du lancement de la conférence nationale sur la santé, le droit sexuel et de la reproductivité des jeunes à l’hôtel Le Panorama hier. Le Dr Sylvain Razafy de noter que « le taux de grossesse précoce est actuellement aux environs de 32% dans la Grande Île ». Et « que parmi les dix femmes qui meurent par jour suite à des complications liées à l’accouchement, trois d’entre elles sont des adolescentes de 15 à 18 ans ». La conférence sur la santé, le droit sexuel et la reproductivité des jeunes voudrait dans ce cas changer la donne. Initiée par SEED Madagascar, avec la collaboration de différents départements ministériels, l’évènement de deux jours consiste en des séances de partages d’expériences, de bonne pratique et de connaissance entre les différents acteurs. « Ce, pour aider les adolescents et les jeunes à faire face à leur avenir, surtout leur sexualité » a fait savoir Hasina Raonivelo, Directeur de la Formation de masse auprès du ministère de l’Éducation nationale.
Expérimentation. 24 lycées répartis dans 11 régions de la Grande Île sont choisis pour une phase expérimentale qui va commencer à partir du mois de février de cette année. Pour ce faire, des thèmes spécifiques comme les abus sexuels, le consentement, la menstruation et la gestion de l’hygiène, ou encore la grossesse et le mariage précoce vont être intégrés la matière intitulée “ sciences naturelles”. Profitant de la cérémonie de lancement officiel de la conférence nationale, le Dr Sylvain Razafy de noter que «l’introduction de l’éducation sexuelle dans le programme scolaire s’inscrit dans la continuité des efforts et des initiatives menés de façon conjointe par différents acteurs “. Avant d’ajouter que “ l’initiative représente une intervention innovatrice». Ce, afin d’atteindre les objectifs escomptés tels que la réduction de la mortalité maternelle et infantile à Madagascar. Objectifs qui ont pour «cible prioritaire les jeunes de moins de 19 ans »selon toujours le représentant du ministère de la Santé publique. Par ailleurs, le directeur de la Formation de masse auprès du ministère de l’Education nationale, quant à elle, a fait savoir que «le projet d’éducation sexuelle sera effectif d’ici à l’année scolaire 2019».
José Belalahy