
La recrudescence des mariages précoces à Antsiranana démontre la persistance de l’inégalité des sexes.
C’est une grande première pour la ville d’Antsiranana, puisque qu’elle a accueilli pour la première fois la célébration officielle de la Journée Internationale de la Femme (JIF). Une célébration qui s’était étalée pendant cinq jours successifs, depuis samedi dernier jusqu’à hier, à travers une marche interrégionale, un podium, un zumba, une série d’ateliers sur l’autonomisation de la femme, une foire et une inauguration d’un nouveau centre de formation professionnelle pour les femmes. Alors, pour beaucoup, cette célébration a été une grande réussite. D’ailleurs, Onitiana Realy, ministre de la Population, de la Protection Sociale, et de la Protection Sociale (MPPSPF), a bien souligné dans son discours: «Antsiranana, la ville où j’ai passé presque toute mon enfance, n’a jamais accueilli une célébration de telle envergure, sauf maintenant. Alors, autant le faire bien». Et la célébration a même laissé place à la démocratie et à l’ouverture «politique», avec la participation «massive» d’une autre couleur politique à la grande marche des femmes, hier.
De 14 à 17 ans. Sauf que malheureusement, à Diégo-Suarez, seules 20% des femmes, connaissent leurs droits en matière d’égalité des sexes, selon Marcelin Totozandry, directeur régional du MPPSPF basé à Antsiranana. Dans ce sens, lui d’expliquer que 50% des filles entre 14 et 17 ans sont encore victimes du mariage précoce. D’après l’UNFPA, l’on entend par égalité des sexes l’égalité des droits fondamentaux entre l’homme et la femme, incluant le droit à l’Education, le droit à la Santé sexuelle et reproductive. Et Onitiana Realy l’a affirmé: «65% des Malgaches pensent qu’il fait partie des droits des hommes de faire subir les violences de tout genre aux femmes. Ce qui est tout à fait inexact. C’est un point de vue contre lequel, il faut que toutes les femmes se battent. Désormais, il faut changer radicalement ce point de vue, en pensant à l’autonomisation de la Femme. Mais pour y arriver, il faut encourager leur éducation», dit-elle.
Motivées. De son côté, Marcelin Totozandry de dire: «Toutefois, les femmes d’ici sont très motivées quand il s’agit de montrer leur personnalité, leur capacité, ainsi que leur savoir-faire». Ce qui explique alors la diversité des événements qui se sont déroulés dans le cadre de cette célébration. Quand bien même, malgré les nombreux efforts entrepris par le Gouvernement, beaucoup de femmes malgaches subissent des violences de tout genre. Ainsi, il reste encore beaucoup à faire afin qu’en 2030, cette Planète 50-50 entre l’homme et la femme, affirmée par le thème de la célébration de la JIF, existe réellement.
Arnaud R.