Les grands partis ont eu des stratégies différentes dans ces élections communales. Les partis Mapar et Tim se sont concurrencés essentiellement dans les grandes villes. Le Tim a dans son escarcelle, des villes comme Antananarivo et Ambatondrazaka. Le Mapar a gagné ce que l’on appelle, le triangle du Nord à savoir, Toamasina, Mahajanga et Diégo-Suarez. Les deux partis rivaux sont moins présents dans les communes rurales. En effet, c’est surtout le HVM qui a concentré ses efforts sur ces communes plus petites en effectif démographique mais intéressantes en termes de nombre d’élus. D’après l’un de ses responsables, le HVM aurait mis la main sur 60% des communes. Aucun autre parti n’a pu faire mieux. Le HVM est le seul à avoir présenté des candidats dans toutes les communes du pays. Le gain qui en a résulté lui permet de prétendre être le premier parti du pays en termes de rapports de forces politiques.
En attendant les résultats
Mais la réalité n’est pas aussi simple. Les partis qui contrôlent les grandes villes ont toujours eu plus d’assise populaire que ceux dans les villages. Ils sont souvent à l’origine des descentes dans la rue revendicatives qui déstabilisent le régime au pouvoir en place. En effet, les expériences antérieures montrent que les mouvements impressionnants de contestation viennent toujours des grandes villes. Le plus souvent, de la capitale. Avec l’élection de Lalao Ravalomanana, celle-ci est maintenant entre les mains du TIM, qui est jusqu’à preuve du contraire, un allié politique du pouvoir. Depuis son retour au pays, Marc Ravalomanana a accepté que son parti soit dans le gouvernement avec deux membres aujourd’hui. Les prétentions pourraient augmenter davantage si un changement ou un remaniement de gouvernement a lieu suite aux rapports de forces politiques établis par les élections communales. Le Mapar qui est encore à couteaux tirés contre le HVM pourrait aussi avoir des prétentions s’il ne se place pas dans l’opposition. A Fianarantsoa, il crie à la fraude électorale devant le faible écart de voix qui sépare sa candidate de celui du HVM. En attendant les résultats officiels, la guéguerre s’emballe au point de faire craindre un effet boule de neige dans d’autres villes du pays. La supériorité de l’Armada, plate- forme dans laquelle le Mapar se trouve en bonne place, n’est pas démontrée à travers les communales. Mais si le Mapar décide d’entrer au gouvernement, ce sera au détriment des autres Mapar qu’il ne reconnaît plus. Bref, les trois partis qui dominent la scène, ont eu des stratégies électorales différentes. Ils pourraient se retrouver tous au gouvernement dans la mesure où l’essentiel pour garantir le développement et l’apaisement et la réconciliation nationale. Mais cette éventualité ne pourra se produire tant que les négociations et les rapprochements ne se produisent pas dans l’attente des résultats définitifs et officiels des communales.
Zo Rakotoseheno