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dimanche, mai 19, 2024
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Enseignants des EPP dans l’Atsimo-Andrefana : Conditions de travail très rudes et manque de formation

Fearaza Antonine Patricia, en poste dans une zone reculée, reste très motivée en dépit des conditions de travail fort pénibles.

Dans plusieurs écoles primaires publiques (EPP) dans la région Atsimo-Andrefana, il arrive que des enseignants travaillent sans toucher de salaire régulier, voire sans être payés du tout lorsqu’il s’agit d’enseignants non fonctionnaires qui ne bénéficient pas des subventions de l’Etat.

On les appelle les « non sub » car ils ne sont ni fonctionnaires ni bénéficiaires des subventions de l’Etat. Ils vivent essentiellement des cotisations payées par les parents d’élèves. Par temps de grande difficulté financière, les parents ne parviennent pas à s’acquitter de cette somme, laissant les enseignants sans ressource dans la mesure où la caisse-école venant du ministère de l’Education Nationale (MEN) est souvent alimentée très tardivement, et n’est pas en mesure de couvrir les salaires des enseignants, en marge des autres besoins pour le fonctionnement de l’école. Les enseignants « non-sub » sont alors contraints de consacrer une partie de leur temps à d’autres activités comme la pêche en mer pour survivre. Aux dernières nouvelles, la caisse-école sera revue à la hausse par le MEN à partir de la prochaine rentrée.

Appuis des partenaires. Parallèlement, d’autres enseignants dans des zones plus reculées travaillent avec des moyens plus que limités : faute d’infrastructures, ils font la classe en plein air, à l’ombre du tamarinier, les élèves assis à même le sol. La DREN (direction régionale de l’Education nationale) Atsimo-Andrefana, indique à ce sujet que seulement 25% des bâtiments scolaires sont des constructions en dur. Des appuis venant de plusieurs partenaires techniques et financiers, notamment l’UNICEF grâce à un financement norvégien, ont déjà permis d’améliorer la situation dans certaines EPP de la région Atsimo-Andrefana à travers la construction de nouvelles infrastructures (103 salles de classe construites aux normes anticycloniques) et la dotation d’outils pédagogiques plus adéquats. L’autre problème reste l’éloignement, contraignant les enseignants à parcourir de longues distances, à pied ou en charrettes pour toucher leurs salaires ou subventions auprès des agences bancaires. Un déplacement qui a un coût non pris en compte dans les sommes qu’ils perçoivent.

Formations et supports pédagogiques. Outre les conditions de travail très rudes des enseignants, ces derniers manquent également de formation. A l’EPP Sakabera à Toliara, en particulier, les enseignants ont manifesté un vif souhait de se former, notamment en matière linguistique et pédagogique. « La bonne nouvelle est que plusieurs enseignants des classes de 11e de notre école bénéficieront bientôt d’une formation », a-t-il été appris du directeur de l’école, Rejela Balthazar Mahavaly. Cette EPP fait également partie des écoles ayant déjà bénéficié des appuis de l’UNICEF en matière de formation des enseignants. Le directeur a ainsi été formé pour la maîtrise du tableau de bord, tandis que huit enseignants en primaire et quatre enseignants en préscolaire ont bénéficié d’une formation didactique et pédagogique. Par ailleurs, l’école a été dotée de tables bancs, de mini-tables et chaises pour les tout petits en classe préscolaire, de planches pédagogiques, de supports de formation pour les enseignants en préscolaire, ainsi que de divers livres, manuels et kits-jeux éducatifs pour le préscolaire. Dans l’ensemble de la DREN Atsimo-Andrefana, 2.473 tables bancs ; 43.675 planches pédagogiques ; 4.200 supports de formation pour 1.400 éducateurs ; 74.100 livres scolaires ; 3.480 dictionnaires (Rakibolana malagasy) ; plus de 68.000 livres de contes pour le préscolaire pour plus de 800 EPP, ont été distribués par l’UNICEF.

Écoles à ciel ouvert. D’autres élèves et enseignants, dans des zones plus éloignées, s’estiment beaucoup moins « privilégiés ». C’est du moins l’avis des enseignants en primaire venus pour une formation, la semaine dernière, au CRINFP (Centre Régional de l’Institut National de Formation Pédagogique) de Belemboka, à 15 km de la ville de Toliara. Certains d’entre eux sont postés dans des établissements à « ciel ouvert », et ne disposent pas de salles de classe fonctionnelles. Ils manquent énormément de formation, raison pour laquelle ils n’ont pas rechigné à parcourir jusqu’à quelques centaines de kilomètres dans des conditions pénibles pour participer à cette formation au CRINFP. C’est le cas de Fearaza Antonine Patricia, en poste à Ampitanaka, dans le district d’Ampanihy, qui a parcouru des centaines de kilomètres, à pied, puis en charrette et enfin en taxi-brousse, pour participer à cette formation. Elle fait partie des enseignants qui font la classe à ciel ouvert et avec des effectifs pléthoriques, jusqu’à 100 élèves. Très motivés pour améliorer ses compétences pédagogiques et linguistiques, notamment en français, cette enseignante et ses pairs souhaitent bénéficier de formations plus régulières et soutenues, permettant d’améliorer la qualité d’apprentissage de leurs élèves.

Hanitra R.

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