
L’accroissement total en volume exploitable n’arrive pas à satisfaire la demande en matière de bois d’œuvre, construction et service (BCOS) et de bois énergie à Madagascar. Pour le bois BCOS, l’écart est de moins de 1 090 169 m³ tandis que pour les bois énergies, celui-ci s’élève à moins de 15 751 205 m³.
30 751 749 m³ de bois sont prélevés annuellement dans les forêts malgaches. C’est ce qui a été avancé lors de l’assise nationale sur l’exploitation des produits forestiers ligneux à Anosy hier. Un volume important qui se répartit entre les bois d’œuvre, de construction et de service ou BCOS, les bois de feu et enfin les bois énergie. Ces derniers occupent, d’ailleurs, la première place en matière de consommation annuelle dans le pays. Les données partagées hier avancent qu’en 2019, les Malgaches ont consommé 15 212 110 m³ de ce type de bois contre 1 217 279 m³ de bois ayant servi pour produire du charbon de bois. Une importante utilisation des produits forestiers ligneux qui serait effectuée par «voie informelle» dans les zones urbaines et qui se manifeste par «l’approvisionnement continu des marchés par des produits illicites et issus d’exploitation illégales». La situation a un impact néfaste sur les initiatives de préservation et d’exploitation rationnelle des ressources forestières. «Le taux de déforestation dans les zones non protégées ou à vocation productive est nettement plus élevé que dans les aires protégées ou zones prioritaires de conservation», a-t-on avancé durant l’assise nationale d’hier.
Plan. Appuyé par Page GIZ 2, l’événement d’hier a également démontré que «le potentiel productif des ressources naturelles n’arrivera pas à combler les demandes et les exploitations au fil des années». En 2039 par exemple, «le prélèvement en bois d’œuvre, construction et service, va dépasser les douze millions (12 000 000 m³) de mètre cubes contre une productivité qui sera aux alentours de six millions (6 000 000 m³) de mètre cubes», a-t-on projeté. L’assise nationale organisée hier était donc l’opportunité de jeter les bases d’une «stratégie de gestion adaptée au contexte socio-économique de la population locale, voire nationale». Une stratégie qui se décline en plan national d’approvisionnement en bois et qui a été également présentée hier. Axé sur trois points clés, ce plan consiste à mettre en place une meilleure «gestion des stocks de bois dont les bois saisis et les stocks de bois frappés par la note de suspension de l’année 2019, la reprise de l’exploitation d’une manière durable au niveau des forêts de l’État et des personnes privées et enfin la préparation de la production future par des reboisements à grande échelle à vocation de production». Pour ce faire, un planning de mise en œuvre dudit plan a été présenté hier. D’ici janvier 2023, les parties prenantes entendent renforcer le système de contrôle du domaine par la mise en place de système de traçabilité ou encore l’uniformisation des actes administratifs. Aussi, la nécessité de procéder à un reboisement à grande échelle à vocation de production a été avancée. Initiatives qui ne pourraient se faire sans un engagement entier de toutes les parties prenantes.
José Belalahy