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Environnement : 700 000 ha de forêts perdus à Madagascar entre 2004 et 2017

La déforestation gagne du terrain à Madagascar. (Photo WWF)

Ne faisant pas partie des 11 « fronts de déforestation » identifiés dans le monde il y a encore 5 ans, Madagascar figure maintenant parmi les 24 fronts récemment identifiés et détaillés dans le rapport  scientifique du WWF sur la déforestation dans le monde publié ce mois de janvier. Ces 24 régions concentrent le plus de points chauds dans ce phénomène de dégradation. Madagascar présente, toutefois, quelques réussites dans les efforts pour inverser la tendance. 

Le phénomène de déforestation à Madagascar atteint maintenant un seuil critique. Avec plusieurs pays d’Afrique comme la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Ghana, Madagascar fait son entrée dans la liste des « fronts de déforestation » dans le monde, actuellement au nombre de 24. La Grande-île a perdu, entre 2004 et 2017, soit en l’espace de 13 ans, 700.000 hectares de forêts, lesquelles sont situées principalement dans l’Est et l’Ouest du pays. Pour évaluer l’ampleur des dégâts sur une période plus étalée, sachons qu’entre 2002 et 2019, 1,3 million d’hectares sont partis en fumée, avec une tendance annuelle toujours à la hausse.

Les principales causes de la déforestation à Madagascar sont notamment les feux de brousse, la culture sur brûlis, la conversion de zones forestières pour l’agriculture à petite échelle, ainsi que la demande incessante et croissante en bois énergie. En effet, le charbonnage et la coupe pour le bois de chauffe explosent. Les causes sous-jacentes, mentionnées par Nanie Ratsifandrihamanana, directrice de WWF Madagascar, vont de la croissance démographique qui entraîne l’augmentation de la demande en produits forestiers (charbon, bois de chauffe et autres) aux crises politiques qui n’ont pas été sans conséquences sur le secteur de l’environnement qui a vu défiler onze ministres en dix ans ; en passant par la baisse du pouvoir d’achat notamment dans les zones rurales, et les aléas climatiques avec leurs conséquences sociales et économiques, notamment la migration vers les zones forestières où les ressources sont plus facilement accessibles.

Amoron’i Onilahy. Quelques réussites témoignent, toutefois, de la possibilité d’inverser la tendance. En fait partie l’aire protégée Amoron’i Onilahy, au sud de Toliara. « La déforestation qui y était de 32 hectares en 2019 est passée à moins de 13 hectares en 2020. C’est la plus petite surface de déforestation jamais atteinte depuis 2015 », affirme WWF. Dans cette aire protégée, la première cause de la déforestation est la culture itinérante sur brûlis. Une pratique néfaste que les communautés ont pourtant exercée durant des années, en se déplaçant dans des forêts vierges pour défricher, couper et brûler, dans le but de disposer de terrains pour cultiver. Pour ensuite se déplacer à nouveau quand la parcelle défrichée n’est plus productive. A la culture sur brûlis s’ajoutent le charbonnage et la coupe de bois pour les matériaux de construction.

Les choses ont changé depuis l’an dernier. En effet, les mesures prises par les communautés soutenues par WWF consistent à renforcer l’équipe de patrouilleurs et les patrouilles. Ce, en formant de nouvelles recrues et en utilisant de nouvelles technologies de patrouille en l’occurrence, des cartes pour détecter les points de feu chauds. « Pendant la pandémie, nous avons eu la preuve que la responsabilisation des communautés locales depuis des années porte ses fruits.  Même si les équipes du WWF n’ont pu être présents à cause du confinement, les communautés ont continué à préserver efficacement leurs forêts », explique-t-on du côté de WWF.  Parallèlement, la population a été soutenue par WWF face aux contrecoups de la crise sanitaire à travers des aides humanitaires.
Cette année, il s’agira de maintenir ces bonnes pratiques de gouvernance environnementale. Faut-il rappeler que cette aire protégée possède un taux d’endémicité de flore de 90%. En effet, elle abrite 79 espèces d’oiseaux dont quelques-unes uniquement visibles à Madagascar, et possède un grand potentiel écotouristique. Avec ces initiatives destinées à préserver la forêt et la biodiversité dans cette aire protégée d’Amoron’i Onilahy, l’espoir est peut-être permis.

Hanitra R.

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