
Quelques heures après sa nomination à la tête des Barea, Eric Rabesandratana nous a accordé une interview exclusive. La mission ne sera pas facile pour l’ancien capitaine du Paris Saint Germain, mais en tant que compétiteur il a accepté de relever le défi. Il n’aura qu’un mois pour préparer les deux matchs contre le Bénin et la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Interview
MIDI Madagasikara (MIDI): Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre les rênes des Barea surtout au vu des circonstances actuelles ?
Eric Rabesandratana (E.R) : « J’ai eu des discussions avec le président de la fédération, Raoul pour un poste de conseiller après son élection. Pour le coach de la sélection, nous avons déjà eu des discussions et là aujourd’hui, l’opportunité s’est présentée et ça rend les choses possibles ».
MIDI : Quelle fut votre impression au moment où vous avez vu votre nom dans la décision prise par le président de la FMF ?
E.R : « Une fierté. Ça représente un peu pour moi mes deux cultures, Madagascar et la France. Là, je suis en train d’accomplir une autre partie de ma vie. Je ferai tout pour que mon expérience du football de haut-niveau profite à Madagascar et que le football malgache soit de nouveau en haut de l’affiche ».
MIDI: Il ne vous reste plus que quelques semaines avant le début des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Comment allez-vous faire pour aborder ces deux rencontres ?
E.R : « Il n’y aura pas beaucoup de temps pour la préparation, mais, en face, il y a beaucoup de travail. Il faut que tout le monde travaille ensemble et je tiens à dire que c’est un travail collectif. J’aimerais apporter mon expérience et aussi l’envie d’amener les Barea en tête d’affiche. Quand vous venez de rater les qualifications pour la CAN, il faut remotiver tous les joueurs pour les éliminatoires de la Coupe du monde avec beaucoup d’humilité. Je ne suis pas non plus un magicien. Au sein de l’équipe, je connais quelques joueurs, surtout les anciens à l’image de Faneva, Anicet, Fontaine et Melvin ».
MIDI: Quelle est votre principale mission ?
E.R : « Je suis là que pour deux matchs pour le moment. J’ai envie que Madagascar reprenne une dynamique de victoire et l’efficacité sur le terrain ».
MIDI: Ici au pays, on vous critique de ne pas avoir joué pour Madagascar. Quel est alors votre lien avec le football malgache ?
E.R : « Je suis venu avec la sélection au mois de février 2007 lors d’un match de préparation à Toulouse. Par la suite, la fédération a pris la décision de prendre les joueurs locaux mais non les expatriés pour le match contre la Côte d’Ivoire. Avant ce match de préparation, on ne m’avait jamais sollicité pour intégrer l’équipe nationale. Et le timing n’était pas assez bon car j’ai arrêté ma carrière en juin 2007. Après cela, j’essaie d’être présent aux différents tournois de football auxquels des joueurs malgaches participent à l’image de la Rencontre Nationale Sportive et le DOM TOM Cup ».
MIDI : Vous êtes le nouveau sélectionneur. Comment allez-vous gérer l’effectif vu que ces derniers temps la question des joueurs locaux et expatriés a animé les débats ?
E.R : « Pour moi, l’essentiel c’est le résultat. Si je gagne avec les locaux, je vais aligner les locaux, c’est pareil si nous réussissons avec les binationaux ou en mélangeant les deux. Je ne suis pas là pour chasser qui que ce soit, mais, il faut faire des choix pour les joueurs afin de garder une bonne dynamique que ce soit sur ou en dehors du terrain ».
MIDI : Est-ce que vous allez faire appel à de nouveaux joueurs ?
E.R : « Si nous avons du temps, on va voir ce qu’on peut faire avec ce peu de temps. Il y a des joueurs blessés et il faut les prendre en considération. On vit au jour le jour et surtout avec la situation de pandémie ».
MIDI: Et qu’en est-il de votre staff technique ?
E.R : « J’ai une partie du staff technique qui va venir avec moi. Je vais faire connaissance avec tout le monde et voir comment ça peut se passer ».
MIDI: Un des problèmes de l’équipe pour le moment réside au niveau des attaquants et le marquage de buts. Comment allez-vous faire pour y pallier ?
E.R : « Le football c’est un jeu et un esprit collectif. Imaginez : Lewandowski ne peut pas marquer tout seul, il faut un esprit collectif sur le terrain. Le football n’est pas une question de quatre défenseurs ou des attaquants, il faut trouver l’équilibre au sein de l’équipe ».
MIDI: Quel est votre état d’esprit actuel à un mois de la rencontre face au Bénin à domicile ?
E.R : « Je suis un compétiteur. J’ai envie que Madagascar gagne ce match. Il faut trouver la bonne formule et la prise de conscience de toutes les parties prenantes. Je suis pour les valeurs. Il faut que tout le monde comprenne les enjeux et la valeur du port du maillot de l’équipe nationale ».
MIDI: La relation entre Nicolas Dupuis et le président Raoul a eu des impacts au niveau de la sélection nationale. Qu’en est-il de votre relation avec le président de la FMF ?
E.R : « Je n’ai aucun souci avec lui. On s’entendait très bien »
Propos recueillis par T.H