
Outre les bénéfices financiers, les investisseurs devraient s’orienter nécessairement vers les impacts sociaux, accès entre autres aux soins de base et à l’éducation, générés par leurs financements.
« Les financements d’entreprises doivent désormais s’orienter vers les PME et contribuer au développement social ». Erick Rajaonary, Président Directeur Général de Guanomad l’a clamé haut et fort lors de son intervention à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) de Paris le 29 septembre 2016 dans le cadre d’une Conférence Internationale axée sur le thème de la Finance. De grandes personnalités de la Finance, dont entre autres, Michel Camdessus, ancien Directeur Général du Fonds Monétaire International, y ont été présentes. Et dans le panel d’Erick Rajaonary, on note la présence de Jean-Michel Sevérino, ancien Directeur Général de l’AFD, Vice-Président de la Banque Mondiale pour l’Asie et Président d’Investment and Partners) ainsi qu’André Laude, ancien Directeur des Investissements de la SFI.
Poumon économique. Après avoir présenté la société GUANOMAD, Erick Rajaonary a souligné que les PME constituent le poumon économique de toute industrie locale. Raison pour laquelle le développement de celles-ci et le développement social y découlant sont de rigueur. Il n’a pas oublié de prendre l’exemple de Guanomad qui à travers son partenaire financier sud-africain, bénéficie d’une assistance technique et financière. En effet, depuis 2013, l’investisseur sud-africain offre une assistance technique dans trois domaines liés au développement de Guanomad. Il s’agit de la mise en place d’une stratégie export, du développement de la stratégie marketing et distribution et enfin de la mise aux normes de la qualité de la production. Actuellement, « les PME constituent le secteur oublié des politiques publiques. Et plus l’entreprise est de petite taille, moins elle aura accès aux financements. Pis encore, le coût minimum des financements fixé par les investisseurs est un facteur de blocage pour les PME », a-t-il soulevé.
Potentiel de l’Afrique. A Madagascar, 190 000 entreprises sont recensées dans le NIFONLINE. Parmi lesquelles, 80% sont des PME/PMI. Le montant de leurs investissements varie entre 1 million et 100 millions d’Ariary avec une moyenne de 10 millions d’Ariary. Par ailleurs, le secteur informel fournit de l’emploi à quelque 3 millions de personnes et représente 26 à 29% du PIB du pays. Erick Rajaonary n’a pas manqué de souligner le potentiel de l’Afrique pour les investisseurs, car d’ici à 2050, le PIB de l’Afrique devrait augmenter par 7 au moins, atteignant l’actuel PIB de la Chine. L’Afrique est à ce jour une terre d’opportunités pour les investisseurs d’autant plus que sa main d’œuvre sera estimée à 1 milliard et sera la plus importante au monde à cette époque. « Outre les bénéfices financiers, les investisseurs devraient s’orienter nécessairement vers les impacts sociaux, accès entre autres aux soins de base et à l’éducation générés par leurs financements. Ces impacts sociaux auront des retombées positives non négligeables pour le pays pour ne citer que le développement de l’environnement social, la création d’emplois et l’augmentation des recettes fiscales. Ces PME contribueront aussi à un service et/ou produit de qualité et de quantité pour l’économie », a-t-il enchaîné.
Impacts sociaux. A ce jour, les investisseurs sont classés en deux catégories. Ceux qui priorisent les impacts sociaux aux bénéfices et acceptent de ce fait un impact financier extrêmement faible et ceux qui vont être très proches du rendement du marché, mais qui assument d’arbitrer le rendement financier et le rendement social. Guanomad est l’exemple parfait de l’investissement financier ayant des impacts sociaux. Grâce à son développement, l’entreprise investit dans des activités de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise à travers son Association « Ho Maitso ny Tontolo ». Elle envisage de développer la filière bio en accompagnant les paysans jusqu’à la production finale des produits.
Navalona R.