
Ces espèces constituent une menace pour la biodiversité fragile et fragilisée des régions touchées. Le territoire des crapauds asiatiques s’étend du sud de la région Atsinanana à Analalava.
Nationale. C’est ce qui caractérise la lutte environnementale qui vient d’être lancée à Ivoloina, commune d’Antetezambaro, district de Toamasina II, le 20 septembre dernier. Une lutte qui vise à freiner l’expansion des crapauds asiatiques, de leur nom scientifique Duttaphrynus melanostictu, à Madagascar. Un animal qui jouit d’une très mauvaise image. Et que le décret n°007-2021 /REG – ATS pris auprès du gouvernorat de la région Atsinanana classe comme étant une espèce nuisible très envahissante. Si le caractère nuisible se manifeste par sa voracité et sa capacité de nuisance dans un milieu quelconque, le crapaud asiatique développe également une grande capacité reproductive. Une femelle peut, en effet, pondre jusqu’à près de 10 000 œufs. Ce qui en fait une espèce très nuisible pour l’écosystème dans lequel il peut se trouver. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable note également qu’il pourrait exister environ 20 millions d’individus actuellement dans la région Atsinanana, si le territoire couvert va du sud de Toamasina à Analalava. En 2016, leur nombre était estimé à 4 millions d’individus.
Acteurs. Nationale et environnementale, la lutte lancée au parc national d’Ivoloina se voudrait multisectorielle. Se donneront ainsi la main, le ministère de tutelle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le gouvernorat de la région Atsinanana, l’ONG Madagascar Fauna and Flora Group (MGF), la compagnie minière Ambatovy ainsi que les « vondron’olona ifotony ou VOI ». Il conviendrait d’ailleurs de noter que la compagnie minière d’Ambatovy a alloué un financement de 900 000 dollars afin de mener à bien la lutte. Toujours dans le cadre de la lutte, des recherches scientifiques ainsi que des résultats de recherche existent déjà dans la Grande île.
José Belalahy