Le projet de Loi de Finances 2025 examiné cette semaine à l’Assemblée a été scruté à la loupe par l’opposition. Cette fois-ci, la LFI fera certainement l’objet de multiples amendements de la part de ses députés. Son chef, Siteny Randrianasoloniaiko, est monté au créneau et on l’a entendu passer au crible les mesures que le pouvoir entend faire adopter par la Chambre basse. Il a fustigé les prélèvements fiscaux que l’Etat entend opérer et demande une réduction drastique des budgets des ministères. Il a, en tout cas, pleinement joué son rôle de chef de l’opposition parlementaire. La société civile a, elle aussi, adressé des remarques et elle les a fait parvenir aux députés pour qu’ils puissent amender en connaissance de cause. Mais l’opinion reste plutôt circonspecte et ne se fait aucune illusion sur le pouvoir dont jouissent les membres de l’Assemblée nationale. Elle s’intéresse pour le moment plus ou moins à la campagne électorale des municipales où les candidats essaient d’utiliser les moyens de persuasion classiques. Les descentes sur le terrain se multiplient et les promesses d’embellissement de la capitale sont complaisamment énumérées. L’impression de discours déjà entendus dans le passé n’étonne plus une population qui est blasée et qui sait que seule une véritable volonté politique permettra d’améliorer leur situation. Sa seule consolation en ce moment, c’est la diminution des délestages et des coupures d’eau. Les premières pluies sont tombées et les réserves aquifères se sont reconstituées. La centrale hydroélectrique d’Andekaleka, même si elle ne fonctionne pas à plein régime, alimente à peu près correctement le RIA.
Sur le plan international, les perspectives de paix au Moyen-Orient sont encourageantes. Même si elles reposent encore sur un équilibre fragile, la détermination des pays qui ont obtenu le cessez-le-feu conclu mardi soir entre Israël et le Hezbollah permet de dire qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Les armes se sont tues. La France et les Etats-Unis qui constituent le comité de surveillance du cessez-le-feu sont garants de l’application de l’accord qui a été conclu. Néanmoins, les Israéliens précisent que si le Hezbollah reprend les armes, ils n’hésiteront pas à attaquer. Leurs forces armées continuent d’occuper certaines positions à la frontière du Liban et en interdisent l’accès aux populations qui s’y trouvaient auparavant. Le Premier ministre libanais demande le retour de la souveraineté de son pays et souhaite qu’une élection présidentielle ait lieu le plus rapidement possible. Les Libanais, qui ont quitté leurs habitations détruites par les bombardements de l’aviation israélienne, ont pris le chemin du retour. Les soldats de l’armée libanaise ont commencé à se déployer au Sud Liban.
En Europe, la tension entre la Russie et l’Ukraine est palpable. Les forces armées russes, qui se sont reconstituées, avancent petit à petit et ont repris la conquête des territoires que les Ukrainiens avaient envahis auparavant. La guerre qui a lieu est particulièrement meurtrière, les pertes des deux côtés sont très importantes. Mais la supériorité matérielle des Russes met à mal la résistance des Ukrainiens. C’est un déluge de missiles russes qui s’est abattue sur le pays mardi dernier provoquant des dégâts immenses. Le président russe Vladimir Poutine a de nouveau menacé les occidentaux de l’utilisation de l’arme nucléaire. Il se dit prêt à lancer ses missiles balistiques hypersoniques contre eux. Les Européens, de leur côté, ont durci le ton et se disent prêts à augmenter leur livraison de missiles et d’avions aux Ukrainiens.
Les Malgaches vivent tant bien que mal les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Ils se montrent toujours aussi stoïques dans les épreuves qu’ils rencontrent et font preuve d’un certain courage. Leurs problèmes sont matériels et non relationnels. Ils ne connaissent pas les affres de la guerre au Moyen-Orient et en Europe. Là-bas, c’est un tout autre contexte qui règne. Pour le moment, nul ne sait quel avenir est en train de se dessiner. L’incertitude est totale.
Patrice RABE