Attendue depuis longtemps pour ne pas dire depuis des lustres, la baisse des prix de l’essence n’a, pour le moment, eu aucun effet bénéfique sur le coût de la vie, en général. Aucune réaction de satisfaction n’a été enregistrée auprès des consommateurs qui attendaient d’en voir l’effet. Bien au contraire, les transporteurs, premiers concernés par cette légère diminution de leurs charges, se sont vite empressés de dire qu’ils ne le répercuteraient pas sur leurs tarifs. Les gérants de station-service se sont quant à eux plaints d’un manque à gagner engendré par cette baisse qui s’appliquait sur des stocks constitués bien avant.
Et si on rêvait !
La population dans son ensemble manifeste une certaine placidité après tous les espoirs déçus du passé et attend de voir la suite des événements. L’autorité régulatrice du secteur pétrolier, l’OMH, affirme que ce n’était que le début d’un processus et qu’une autre baisse devrait avoir lieu au mois de mars. Cette décrue aura-t-elle une influence sur la vie des citoyens qui subissent de plein fouet la crise économique ? Le cours du baril de pétrole sur le marché international n’a jamais été aussi bas et à 28 dollars, il devrait, disent les optimistes, nous permettre d’avoir un prix à la pompe à 2 000 ariary. Comme l’on dit souvent, il vaut mieux avoir les pieds sur terre. Dans le contexte actuel, cela est du domaine du rêve. Et si effectivement, on se mettait à rêver. Madagascar possède d’immenses réserves de pétrole qui ne demandent qu’à être exploitées. Les espoirs ont été déçus car jusqu’à présent, seul la compagnie Madagascar Oil a opéré des forages et constitué un stock de 150 000 barils pouvant être commercialisés. Nul ne sait à quel niveau se situent les blocages empêchant les grandes sociétés pétrolières d’investir à Madagascar. Si on continue cependant de rêver, on peut espérer que tous les obstacles vont être levés et que des autorités honnêtes et soucieuses du bien-être de leurs administrés vont conclure des accords « gagnants-gagnants » avec ces investisseurs. Dans ce contexte, les conditions d’une véritable amélioration seront enfin mises en place et ce avec un véritable changement de mentalité. Ce n’est pas avec les hommes politiques actuels que l’on peut arriver à concrétiser un tel rêve. Redescendons donc sur terre et cessons de rêver !
Patrice RABE
