Quatre jours après l’attentat de Mahamasina, on ne sait strictement rien des circonstances dans lesquelles a eu lieu ce drame. Hier, des responsables de l’enquête ont fourni quelques explications sur son déroulement, mais ils sont restés évasifs sur les conclusions qu’ils pourraient en tirer.
Etablir la vérité quelle qu’elle soit
Beaucoup de choses ont été dites sur cet attentat. Les propos tenus n’ont jamais été étayés par de véritables preuves. Certains témoignages diffusés à la radio ou à la télévision ne peuvent hélas pas permettre d’identifier précisément les auteurs de ce crime odieux. Ils sont souvent fragmentaires et tenus sous le coup de l’émotion. Les responsables de l’enquête ont surtout apporté des éclaircissements sur ces perquisitions qui ont eu lieu et qui ont ému une partie de l’opinion. Ils ont aussi tenu à préciser que les camps militaires de la capitale ont été passés au peigne fin pour savoir si des armes ont disparu. Confrontés à cette affaire qui relève du terrorisme, ils sont tentés de demander l’aide de services spécialisés étrangers habitués à traiter ce genre d’affaire. Les appels à témoins lancés ces derniers jours ne semblent pas les avoir beaucoup aidés pour l’instant. Le public reste plutôt circonspect ou même méfiant et manifeste une certaine réticence à l’idée d’approcher les forces de l’ordre. Les relations de confiance qui devraient être établies ne semblent pas aller de soi. Dans ces conditions, les supputations vont bon train et entretiennent un climat plutôt malsain. La piste politique explorée au début a très vite été abandonnée car elle n’avait alors aucun fondement solide. Ceux qui l’avaient évoquée se sont très vite repris. D’autres ayant des visées partisanes ont continué à en parler mais sans insister lourdement. On ne sait pas quelle tournure va prendre cette enquête car les affaires de terrorisme passées n’ont jamais été élucidées ou du moins n’ont abouti qu’à des arrestations de boucs émissaires, les véritables instigateurs n’ayant pas été inquiétés. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ? Le régime actuel doit aller jusqu’au bout de l’enquête et établir la vérité quelle qu’elle soit.
Patrice RABE